après la mort de plusieurs conducteurs, 600 000 Citroën C3 et DS3 rappelées et trois enquêtes ouvertes – Libération
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après la mort de plusieurs conducteurs, 600 000 Citroën C3 et DS3 rappelées et trois enquêtes ouvertes – Libération

après la mort de plusieurs conducteurs, 600 000 Citroën C3 et DS3 rappelées et trois enquêtes ouvertes – Libération
Alors que des centaines de milliers de véhicules sont concernés par ce rappel, le problème des airbags d’une marque japonaise, déposée en faillite en 2017, a été constaté en 2014. Trois informations judiciaires ont été ouvertes à l’étranger.

Depuis plusieurs semaines, de nombreux clients Citroën sont à pied. Mais c’est pour éviter une tragédie. Plus de 600 000 voitures C3 et DS3 de la filiale Stellantis ont été rappelées dans une vingtaine de pays, dont la France, pour un problème sur les airbags de la marque Takata, lié à « détérioration des gaz » du système de gonflage, « qui vieillit avec les années », a expliqué un porte-parole du groupe. Connu depuis plusieurs années, il a déjà causé des dizaines de morts et des millions de rappels de véhicules d’autres marques. Les modèles Citroën concernés sont ceux produits entre 2009 et 2019 mais seuls les résidents du sud de la France sont concernés par le rappel – régions situées « au sud d’une ligne Clermont-Ferrand/Lyon » – car la détérioration du gaz peut être favorisée par la chaleur et l’humidité.

Dans le détail, 497 171 Citroën C3 et 108 601 DS3 sont rappelées en Europe du Sud, au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, dont un contingent important en France : 181 734 C3 et 65 149 DS3. Des courriers ont été envoyés début mai par Citroën aux propriétaires, qui doivent s’inscrire en ligne puis sont contactés pour programmer la réparation chez un concessionnaire, couvert par le constructeur, mais de nombreux clients se plaignent d’être pris au dépourvu. Un autre rappel a été décidé pour les Dacia Dusters en raison d’airbags défectueux mais le constructeur, filiale de Renault, assure qu’il ne s’agit pas de produits Takata, selon France 3.

« Petites pièces projetées »

Selon l’avis de « rappel de produits » diffusé le 3 mai par Rappel Conso, « Le gaz propulseur des airbags conducteur et passager peut se détériorer avec le temps. En cas d’accident au cours duquel les airbags se déploieraient, ceux-ci pourraient se rompre avec trop de force, blessant les occupants du véhicule. « Lorsque le gaz se détériore, il peut affecter un certain nombre de pièces qui composent l’airbag, et lorsqu’il se déclenche en cas d’accident, il pourrait y avoir des particules ou de petites pièces qui pourraient être projetées avec le coussin gonflable et provoquer des blessures, » a déclaré le porte-parole de Stellantis.

Ce qui a pu apparaître depuis début mai comme un rappel de consommateurs comme chaque jour ne bloque pas seulement des centaines de milliers de personnes. L’affaire prit une autre tournure lorsque, jeudi 29 mai, le parisien explique qu’une information judiciaire a été ouverte en juin 2023 en Guadeloupe, pour « homicide involontaire et homicide involontaire par personne morale », le procureur Xavier Sicot expliquant que son « le parquet a en effet été informé du décès d’une femme de 44 ans (…) qui conduisait un véhicule Citroën C3 au moment de son décès ». Et d’ajouter, comme pour illustrer l’importance du problème technique révélé ces dernières semaines : « L’autopsie a révélé que le décès résultait de la projection d’un élément métallique de l’airbag conducteur vers la tête de la victime, l’airbag s’étant déclenché sans choc préalable. Le modèle d’airbag défectueux se trouvait être un modèle fabriqué par une entreprise japonaise, à savoir l’équipementier Takata.

Une autre information judiciaire a été ouverte à Pointe-à-Pitre, concernant trois morts et deux blessés graves, indique Parisien avocat Grégory Guyard. « Nous avons eu connaissance des premiers cas en 2017, notamment celui d’un automobiliste percuté par une moto qui s’est retrouvé avec un bras arraché par une pièce métallique provenant de l’explosion de son airbag », explique l’avocat, qui cite également une autre victime qui s’est vu arracher une partie de la mâchoire par un morceau de métal. Grégory Guyard conclut : « De toute ma carrière d’avocat, je n’ai jamais été confronté à un tel scandale, dont les répercussions sont désormais mondiales. » Une information judiciaire contre X pour homicide involontaire a finalement été ouverte après le décès d’une femme à Matoury en Guyane.

BMW, Lexus, Honda Civic et même Ferrari

Ce rappel massif et ces drames ne sont pas les premiers impliquant la société Takata, qui produisait ces airbags défectueux. Plus de 20 000 Citroën DS ont été rappelées en 2021, un an après les premiers rappels, principalement à l’étranger. Les modèles Stellantis ne sont pas les seuls concernés : Audi A4 et A6, Toyota Avensis et Yaris 3, plusieurs BMW ou Lexus, Honda Civic et même Ferrari… Le problème est effectivement connu depuis 2014, avec des rappels qui ont dépassé les 100 millions de véhicules dans le monde. monde et conduit à la démission du PDG de Takata en 2017 ainsi qu’au dépôt du bilan de l’entreprise, alors leader mondial des airbags. La même année, un bilan faisait déjà état de 16 morts et au moins 180 blessés. En 2016, un comité indépendant aux États-Unis qui avait enquêté sur les problèmes expliquait : « Bien que notre enquête ait été compliquée par la multitude de modèles de capsules de gonflage utilisées par Takata dans différentes voitures, toutes ces capsules et plates-formes ont mis en évidence un problème commun. »

Pourquoi alors Stellantis a-t-il attendu si longtemps ces 600 000 rappels ? « Il n’y a eu aucun retard dans l’action, plaide le groupe auprès du Monde. Une première campagne de rappel vers l’outre-mer a été lancée mi-2020, après un suivi attentif de la situation, en contact permanent avec les autorités locales. Plusieurs communications aux clients ont été émises depuis 2020, notamment des lettres, des publicités, des communiqués de presse ou encore des appels téléphoniques aux clients dépositaires. Les familles des victimes et leurs avocats ne semblent pas être d’accord.

Mis à jour à 16h45 : avec une troisième plainte.

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