Après la mort de huit migrants à Ambleteuse, la colère monte contre l’inaction politique
Huit migrants sont morts dans la nuit de samedi à dimanche après le naufrage de leur embarcation sur la côte. Sur place, élus, habitants et associations réclament une réponse urgente des autorités pour mettre un terme à cette hécatombe.
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Qu’attendent les autorités ? C’est la question que se posent élus, habitants et associations du Pas-de-Calais après la mort de huit migrants dans la nuit du samedi 14 au dimanche 15 septembre à Ambleteuse, au nord de Boulogne-sur-Mer. L’embarcation de fortune s’est écrasée sur la côte.
Déjà 46 personnes ont péri dans la Manche depuis le début de l’année pour rejoindre l’Angleterre, un triste record battu mi-septembre. Sur terre, pour tous, il est urgent que le carnage cesse.
En équilibre sur le bord de sa fenêtre, Ambroise Gournay nettoie le carrelage de son appartement. Des fenêtres qui donnent sur la Manche. Chaque semaine, le diacre d’Ambleteuse assiste au départ des migrants, comme le 3 septembre dernier. « Le Zodiac a contourné le remorqueur et a coulé au cap Gris-Nez, à 7 ou 8 kilomètres d’Ambleteuse. Il y a eu aussi des morts, et le drame se répète. »
Face à de telles tragédies, l’homme d’Église pointe du doigt les politiques. « La grande question pour moi est : que font nos autorités ? Les gens ici commencent à bouillonner. Cela bouillonne aussi en moi, car nous nous sentons un peu impuissants et abandonnés. »
Un sentiment partagé par les voisins rencontrés sur la digue. Tout comme Axel Gaudinat, coordinateur de l’association Utopia 56 à Calais. « Il faut simplement arrêter de voir l’exil comme un danger, il faut arrêter de bloquer, d’empêcher, de harceler les gens, ce qui va provoquer de plus en plus de morts, il se lamente. Parce que les gens ont des milliers de kilomètres derrière eux, ils ont de bonnes raisons de quitter l’endroit qu’ils ont quitté. Ils cherchent simplement à se protéger. Les gens vont simplement prendre plus de risques.
A Ambleteuse, les habitants ne veulent pas s’habituer à ces drames et rendent plutôt hommage aux huit victimes. Le diacre propose un rassemblement en mémoire de ces hommes.