« Ciudad Zaragoza Golf ». Le panneau d’affichage du projet immobilier sur le bord de l’autoroute est trop décoloré pour être lisible. On ne voit plus depuis longtemps la silhouette de la famille heureuse qui, selon les promoteurs, vivrait là. Ici, sur les collines de La Muela, une ville à la périphérie de Saragosse, dans le nord de l’Espagne, il ne reste que les carcasses de bâtiments abandonnés à mi-construction, là où 2 500 logements avaient été promis en 2007.
C’était à une époque où l’Espagne représentait à elle seule près d’un quart de la construction de logements de toute l’Union européenne, selon l’observatoire sectoriel du consultant DBK, elle en construisait plus qu’en France, au Royaume-Uni et en Allemagne réunis. Avec un record de 775 ventes signées en 2007, le pays était porté par l’euphorie d’une croissance qui semblait inarrêtable et la fête immobilière battait son plein.