Après la défaite des Bleues, ne devrait-on pas arrêter de jouer nos finales à Villeneuve-d'Ascq ?
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Après la défaite des Bleues, ne devrait-on pas arrêter de jouer nos finales à Villeneuve-d’Ascq ?

Après la défaite des Bleues, ne devrait-on pas arrêter de jouer nos finales à Villeneuve-d’Ascq ?

À Villeneuve-d’Ascq, sur le tournage d’un énième remake des « Illusions perdues »,

Les équipes de France de handball ont marqué l’histoire aux JO de Tokyo en 2021. Toutes deux ont remporté le titre olympique dans un stade privé de vie en raison des restrictions sanitaires liées au Covid.

Trois ans plus tard, on allait voir ce qu’on allait voir. Les 27 000 personnes présentes à chacun des matchs de phase finale des Bleu(e)s au stade Pierre-Mauroy de Villeneuve-d’Ascq allaient mener les équipes de Niko Karabatic et Tamara Horacek au doublé que réclamait le peuple. « Emportées par la foule », comme le chantait Edith Piaf, dont la voix puissante résonnait si souvent lors de ces Jeux…

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Et bien non, en fait. L’équipe de Guillaume Gille a trébuché en quart de finale mercredi contre l’Allemagne (34-35 a.p.), dans des conditions qu’on préfère ne pas rappeler. Et l’équipe d’Olivier Krumbholz, au terme d’un superbe tournoi, a explosé sur la dernière marche, torpillée par des Norvégiens indétrônables ce samedi (21-29).

Une fois encore, comme depuis le début de la quinzaine, le handball ayant remplacé le basket dès la deuxième semaine des Jeux, le rôle moteur des tribunes bleu-blanc-rouge a été mis en avant en zone mixte. « 27 000 personnes sont là depuis trois matchs, il faut leur rendre hommage, a insisté la jeune Léna Grandveau. Elles nous ont poussées jusqu’au bout, on s’est donné à fond. »

La fête malgré la défaite

« L’attitude du public a été extraordinaire du début à la fin », s’est réjoui Olivier Krumbholz. « Quand je suis revenu pour la remise des médailles, personne n’était parti. Cela restera un souvenir inoubliable pour nous. » Le sélectionneur aux 15 médailles olympiques, européennes et mondiales – qui n’a pas souhaité officialiser son départ, pourtant quasi certain, devant la presse – a été acclamé, après avoir été « poussé » sur le devant de la scène par sa capitaine Estelle Nze Minko.

Les médaillées d’argent, tout comme leurs collègues du podium, ont orchestré un applaudissement géant plein d’enthousiasme malgré la défaite, couvert par les « Allez les Bleues » d’une foule magnanime. Mais en attendant, ce sont les Norvégiennes qui sont reparties avec le pompon malgré le soutien de 99% des supporters présents ce samedi pour leurs adversaires malheureuses.

Car Pierre, 45 ans et portant un maillot « Lacrabère 64 », a beau avoir usé ses cordes vocales pendant 60 minutes, il n’était pas celui qui pouvait arrêter la diabolique Henny Reistad et ses copines, même s’il gardait une licence, au cas où, pour donner un coup de main à l’équipe réserve de son club béarnais.

Outil redoutable (surtout quand on est habitué au Stade toulousain construit sous la IIIe République), l’antre habituel du Losc s’est pourtant systématiquement transformé en cimetière d’illusions françaises dans les matchs qui comptent vraiment, depuis son inauguration en 2012.

Jugez par vous-même :

  • Finale de la Coupe Davis 2014 : Gaël Monfils qui a tenu en échec Roger Federer en trois sets (6-1, 6-4, 6-3) pour remettre la France à égalité après la défaite de Tsonga contre Wawrinka, c’est tout simplement inoubliable. Le problème est que ce succès fabuleux n’a pas eu de descendance. Le Suisse s’est imposé 3-1 avec le dernier point apporté par un Rodgeur impitoyable à Richard Gasquet au moment de conquérir sa première (et unique) coupe d’argent.
  • Phase finale du Championnat d’Europe de basket-ball masculin 2015 : Plus de 200 000 personnes en une semaine dans la banlieue de Lille. Avec une apothéose attendue par tout un peuple : le « back-to-back » de l’équipe de Tony Parker, deux ans après son sacre en Slovénie. Mais la finale remportée par l’Espagne s’est jouée sans les Bleus, victimes de la plus grosse déception de leur histoire de la part des Espagnols (75-80) emmenés par un Pau Gasol surnaturel (40 points), et très revanchards après leur défaite au même stade en 2013.
  • Finale de la Ligue des Nations de volley-ball 2018 : Vainqueurs de la Ligue mondiale l’année précédente, Earvin Ngapeth et ses comparses ont remporté leurs trois premiers matches, dont une demi-finale très compliquée face aux Etats-Unis au tie-break avec le soutien d’un public incandescent. La finale ? Un nul face à la Russie (0-3).
  • Finale de la Coupe Davis 2018 : France – Croatie ? 1-3. Malgré la victoire âprement disputée de la paire Herbert-Mahut, les Bleus mordent la poussière. Chardy face à Coric, Tsonga face à Cilic et Chardy face au même Cilic prennent le même rythme : trois sets à zéro.
  • Finale de handball féminin aux Jeux Olympiques 2024 : pas besoin d’ajouter quoi que ce soit, n’est-ce pas ?

Alors, on voit les plus avertis d’entre nos lecteurs s’énerver : la France a quand même remporté la finale de la Coupe Davis 2017 à Villeneuve-d’Ascq. C’est vrai. Mais faut-il rappeler que Lucas Pouille puis Jo-Wilfried Tsonga ont chacun pris un coup face à David Goffin, le numéro 1 des voisins ? Et que les Bleus ne se sont imposés qu’en battant un Steve Darcis spectral à deux reprises en simple (dix jeux marqués en deux matches) et en écartant en double, grâce au duo Gasquet-Herbert, la menace plutôt relative que représentait la paire Bemelmans – De Loore.

Allez, redevenons honnêtes et sérieux, après avoir tenté d’exorciser tant bien que mal cet après-midi encore plus refroidi par la Norvège que par la climatisation. On reviendra avec plaisir dans ce sublime stade Pierre-Mauroy. Mais pour un concert, ou à la rigueur pour un Losc – TFC.

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