Après la décision de la commission d’urbanisme, Zara et Primark ne s’installeront pas dans cette zone commerciale proche de Perpignan
La Commission Nationale de Planification Commerciale a rendu, ce jeudi 30 mai 2024, un avis défavorable à l’implantation de Primark dans la zone commerciale Salanca à Claira. Ce refus du géant irlandais du prêt-à-porter bon marché, qui a annoncé la création de 142 emplois, est une réussite pour les commerçants de Perpignan et la Ville qui s’opposaient à son arrivée.
Le verdict est tombé ce jeudi en début de soirée sur le site de la Commission Nationale de Développement Commercial : avis défavorable. Même si un recours est possible devant le Tribunal administratif, la longue saga de l’implantation de Primark, dans la zone commerciale de Salanca de Claira, a reçu un coup fatal. La CNAC annule le feu vert donné par la Commission départementale de développement commercial (CDAC) le 22 février à Perpignan, après avoir entendu, à Paris, tous les acteurs de ce bras de fer. Elle a été saisie de plusieurs recours, dont ceux des commerçants perpignanais et de la Ville de Perpignan.
Primark, géant irlandais du prêt-à-porter low-cost, visait un site de 6 000 m2, dans la continuité de la galerie Carrefour, et a annoncé la création de 142 emplois à Claira. Cinq autres marques étaient également attendues, « y compris Zara », révélé ce jeudi par le maire Marc Petit.
«C’est la victoire du commerce local»
Cet avis défavorable est une réussite pour les commerçants opposants, soutenus par la CCI. « Nous sommes très heureux. C’est la victoire du commerce local. Ce projet était aberrant économiquement, socialement et écologiquement au vu de la situation du commerce en cœur de ville, mais aussi des difficultés des enseignes françaises de prêt-à-porter » , se réjouit Nadia Karbouche, commerçant de Perpignan élu à la CCI.
« Devant les membres de la commission, nous avons argumenté sur le taux de vacance élevé des commerces du centre-ville de Perpignan, la saturation des Pyrénées-Orientales en zones commerciales périphériques, un projet qui va à l’encontre de l’histoire et notamment du projet de loi. de lutte contre la « vilaine France » votée en mars dernier », précise l’avocat Mathieu Pons-Serradeil.
« Ce sera à eux de rendre des comptes »
« Nous avons également démontré que la promesse de création d’emplois avancée par Primark était une illusion. Quand ce type d’enseigne crée un emploi en périphérie, trois sont détruits en centre-ville », insiste Sylvie Bonafos, vice-présidente de la Fédération des commerçants (FDAC) et vice-présidente de la CCI. Dont le président, Laurent Gauze, était également en soutien hier à Paris.
Tout comme Louis Aliot. Le maire, qui avait également déposé un recours contre l’arrivée de Primark, a également été entendu par la CNAC.
Marc Petit, le maire de Claira, a défendu la création de Primark. « Les jeux semblaient joués », Il regrette. « Nous avons été entendus pendant à peine dix minutes. Cependant, nous avons précisé, ce jeudi matin, la présence de Zara parmi les six marques qui souhaitent s’implanter à Salanca. C’était une occasion en or pour arrêter la fuite des consommateurs vers Gérone ou La Jonquera. Les commerçants, les élus qui s’opposent à ce projet ont joué contre leur camp. Ils encouragent cet exode, sans rien proposer. il a fait campagne. « Ce sera à eux de rendre des comptes » conclut-il juste avant d’apprendre le verdict.