Shigeru Ishiba a reconnu la « méfiance » et la « colère » des électeurs au lendemain de sa lourde défaite électorale, mais a exclu de démissionner.
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Le gouvernement japonais a perdu sa majorité parlementaire lors d’élections législatives anticipées, mais le Premier ministre tient bon. Après la débâcle de son parti, le PLD (droite conservatrice), dimanche 27 octobre, Shigeru Ishiba a déclaré son intention de rester à la tête du gouvernement. « Je veux remplir mon devoir, qui est de protéger la vie des gens, de protéger le Japon« , a déclaré le Premier ministre, expliquant qu’il ne voulait pas créer « vide politique ». A l’inverse, Shinjiro Koizumi, responsable des élections au sein du PLD, a démissionné de son poste lundi.
« Le facteur le plus important (de la défaite), c’est la suspicion, la méfiance et la colère qui ne se sont pas estompées sur le problème du financement et de la politique », reconnu Shigeru Ishiba, promettant un « réforme fondamentale » à ce sujet. Déjà pénalisé par la situation économique et une inflation élevée, le PLD a souffert des retombées d’une affaire de « boîtes noires » en son sein.
S’adressant à la presse, le Premier ministre japonais a déclaré qu’il n’envisageait pas pour l’instant d’élargir sa coalition, ouvrant ainsi la voie à la formation d’un gouvernement minoritaire. « Je pense qu’il faut commencer par avoir des discussions approfondies qui nous permettront d’accepter humblement » la participation des élus, extérieurs à la coalition, via des discussions texte par texte, a-t-il expliqué.
Dans la foulée de son arrivée au pouvoir le 1er octobre, Shigeru Ishiba a convoqué ces élections législatives, espérant consolider son pouvoir en renforçant la position du PLD, qui gouverne le Japon presque sans interruption depuis sept décennies. Toutefois, selon les projections de la chaîne de télévision nationale NHK et dans l’attente des résultats officiels, le PLD n’a pas atteint à lui seul la majorité absolue de 233 sièges, pour la première fois depuis 2009. Le Parti démocratique constitutionnel (PDC), deuxième groupe en importance, au Parlement, semble avoir réalisé une percée considérable, avec 148 sièges contre 96 auparavant, selon les projections de la chaîne.
Si les résultats officiels le confirment, la perte de la majorité du PLD sera le pire résultat depuis sa perte du pouvoir en 2009, avant d’être ramené aux affaires en 2012 par une large victoire de Shinzo Abe.