Une semaine de procès, une affaire incontestable et à peine trois heures de délibéré : le procès de Hunter Biden, le fils du président américain, ne s’est pas éternisé. Mardi 11 juin, le prévenu, âgé de 54 ans, a été reconnu coupable de tous les faits qui lui étaient reprochés par les douze jurés du tribunal de Wilmington (Delaware). Hunter Biden a été accusé d’avoir menti sur sa consommation fréquente de drogue lors de l’acquisition d’une arme à feu en 2018, qu’il a conservée illégalement pendant onze jours. En septembre, un autre procès l’attend, cette fois à Los Angeles, pour fraude fiscale.
Les auditions successives de témoins, certains étroitement liés à Hunter Biden, comme sa propre fille Naomi, ont dressé le portrait d’un homme dominé par ses démons. A l’époque des faits, il consommait régulièrement du crack, notamment depuis la mort tragique de son frère Beau. Destiné à une carrière publique, enfant prodige de la famille, ce dernier est décédé d’un cancer du cerveau en 2015. Sa veuve, Hallie Biden, entame alors une relation amoureuse avec Hunter Biden, entre 2016 et 2019. C’est elle qui, un jour de 2018, , a découvert une arme à feu dans le pick-up appartenant au fils de Joe Biden. Elle a alors décidé sur un coup de tête de s’en débarrasser, en le jetant à la poubelle devant un dépanneur.
Le juré numéro 10 a été interviewé anonymement par CNN et le quotidien Washington Post. Selon lui, les jurés étaient divisés, six contre six, lundi soir, lors d’un premier décompte, concernant la culpabilité de Hunter Biden. Selon son récit, la politique et l’identité de son père n’ont jamais eu d’importance. En revanche, la diffusion au public d’extraits de son autobiographie, intitulés Belles choses (Gallery Books, 2021), aurait grandement impressionné les jurés. Hunter Biden a détaillé sans détour les tourments de la drogue et ses sordides aventures sexuelles.
« Personne dans ce pays n’est au-dessus des lois »
« En fin de compte, cette affaire ne concernait pas seulement la dépendance, une maladie qui hante les familles à travers les États-Unis, y compris la famille de Hunter Biden », a expliqué David Weiss, l’avocat spécial à l’origine de l’accusation. Selon ce dernier, ce sont les choix faits par le condamné « et la combinaison d’armes et de drogues qui rendait sa conduite dangereuse. » David Weiss a rendu hommage à l’équipe d’avocats et de magistrats qui l’ont assisté, dans un effet miroir saisissant avec la déclaration d’Alvin Bragg, le procureur de Manhattan, suite à la condamnation de Donald Trump. Les mots étaient presque identiques. « Personne dans ce pays n’est au-dessus des lois» a déclaré David Weiss. Tout le monde doit être responsable de ses actes, y compris cet accusé. »
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