Le téléphone portable du docteur Mohammed Al-Halbouni sonne constamment. Depuis qu’il a été nommé chef de l’hôpital Al-Moujtahid fin décembre 2024, ce chirurgien de 54 ans, dont vingt-quatre ont exercé entre ces murs, n’a eu que des urgences à gérer et des détails à régler. de chaîne pour y répondre. Le plus grand hôpital public de Damas et son personnel sont à l’image de la Syrie, après cinquante-trois ans de règne du clan Al-Assad et quatorze ans de guerre civile : délabré, essoufflé et déchiré.
Les équipes techniques s’activent pour réparer une fuite d’oxygène. Il tente de récupérer une commande tardive d’oxygène auprès d’une entreprise privée, très demandée depuis la fermeture de l’usine de l’armée syrienne. Il coordonne l’envoi de matériel depuis d’autres hôpitaux avec le ministère de la Santé, désormais dirigé par Maher al-Charaa, le frère d’Ahmed al-Charaa, dirigeant de facto de la Syrie et chef de Hayat Tahrir al-Sham (HTC).
Des cartons tachés de sang
« L’hôpital est délabré. Les infrastructures se sont encore détériorées pendant la guerre. Les batteries électriques doivent être réparées, l’appareil IRM a été endommagé par des tirs… Mais, avec les sanctions internationales, nous ne pouvons pas importer de matériel de haute technologie. »explique le docteur Al-Halbouni. La facture s’élève à des millions d’euros. Le budget alloué par l’État syrien ne permet même pas de payer les repas des 3 000 membres du personnel soignant et administratif ni les fournitures médicales, qui sont prises en charge par les associations. Il espère signer un partenariat avec la Turquie pour moderniser l’hôpital et former le personnel.
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