La Bourse de Paris s’est réveillée ce lundi avec cette belle image encore en tête, celle de Jerome Powell, au symposium de Jackson Hole vendredi quelques minutes après 16 heures, déclarant : « Le temps est venu pour la politique de s’ajuster. » Direction donc, a priori, une première baisse des taux directeurs aux Etats-Unis lors de la prochaine réunion de la Réserve fédérale les 17 et 18 septembre.
A la clôture, le Dow Jones gagnait 1,14%, le S&P 500 gagnait 1,15% et le Nasdaq Composite grimpait de 1,47% alors que le Cac 40 avait précédemment terminé sur un gain de 0,7% et 1,7% sur la semaine. Désormais, le fait accompli étant acquis, l’heure est à la pause, en Europe comme à Wall Street a priori un peu plus tard dans la journée. D’autant que de nouvelles tensions ont refait surface au Moyen-Orient entre Israël et le Hezbollah. Une demi-heure avant les premiers échanges, les contrats futures du Cac 40 sont en baisse de 8 points.
Ville fermée, Ifo le matin
L’aviation israélienne a frappé des cibles du Hezbollah au Liban ce week-end, tandis que le Hezbollah a lancé plus de 300 roquettes vers Israël. Le Hezbollah a déclaré que ces frappes étaient des représailles à l’assassinat du commandant supérieur Fuad Shukr le mois dernier. Le groupe a déclaré qu’il ne prévoyait pas de nouvelles frappes, et le ministre israélien des Affaires étrangères a déclaré que le pays ne voulait pas entrer dans une guerre à grande échelle. Le pétrole brut de la mer du Nord a augmenté de 0,7% à 79,52 dollars lundi. Air France a suspendu dimanche jusqu’à lundi ses vols vers Tel-Aviv, en Israël, et Beyrouth, au Liban.
Le programme de la journée est peu chargé. Alors que les marchés britanniques sont fermés pour le « Summer Bank Holiday », nous attendons dans la matinée l’indice Ifo du climat des affaires allemand pour août, puis, dans l’après-midi, les commandes de biens durables pour juillet aux États-Unis et les résultats de l’enquête manufacturière de la Fed de Dallas pour août.
Le prochain test statistique aura lieu le 6 septembre, pour les chiffres de l’emploi du mois d’août. Ils pourraient être déterminants quant à l’ampleur de cette première baisse de taux, 50 points de base s’ils sont vraiment mauvais, suggérant que les Etats-Unis pourraient rapidement plonger en récession, ou 25 points de base, avant un mouvement d’un demi-point en novembre. Pour l’instant, c’est le scénario qui tient la corde, avec une probabilité de 61,5% pour un quart de point selon l’outil FedWatch, calculé à partir des contrats à terme sur les fonds fédéraux.
Nvidia dans le collimateur
» La Fed se dirige définitivement vers le camp accommodant et Powell a clairement indiqué que septembre marquerait le début de multiples baisses de taux à venir pour le reste de l’année. « , analyse Ryan Detrick, stratège en chef du Carson Group, des propos rapportés par l’agence Reuters. Le marché a poussé un soupir de soulagement « Après les discours de Powell et d’autres membres de la Fed, Skyler Weinand, directeur des investissements chez Regan Capital, a déclaré sur CNBC : « Il n’y a pas eu de demi-tour, nous avons pris un virage à droite vers un cycle d’assouplissement. »
A plus court terme, tous les regards seront tournés vers le poids lourd de la tech et de l’intelligence artificielle Nvidia. Il publiera ses comptes trimestriels ce mercredi 28 août. Si le S&P 500 a établi de nouveaux records cette année, le dernier remontant à juillet, c’est en grande partie grâce aux Magnificent Seven et à son joyau Nvidia. Sur l’ensemble du premier semestre, l’indice élargi pris comme référence par les gérants n’a réussi à progresser que 17 fois lorsque le titre était en baisse.