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Après Gaza, Netanyahu pourrait lancer une offensive au Liban avec la bénédiction des États-Unis

« Soyons clairs : les peuples de la région et du monde ne peuvent pas permettre au Liban de devenir un autre Gaza. » C’est en ces termes qu’António Guterres s’est adressé à la presse vendredi dernier, conscient du risque d’embrasement qui pèse sur le Moyen-Orient. Et des répercussions dont nul ne sait quelle pourrait être l’ampleur à l’heure où la tension monte dangereusement entre Israël et le Hezbollah.

« Un geste irréfléchi – une erreur de calcul – pourrait déclencher une catastrophe qui s’étendrait bien au-delà des frontières et, franchement, au-delà de l’imagination. »a ajouté le secrétaire général des Nations Unies.

C’est bien la crainte d’un conflit régional qui est en jeu, et les événements de ces derniers jours ne sont pas de nature à l’apaiser. Après huit mois de guerre, Benjamin Netanyahu a affirmé dimanche que «  la phase intense des combats contre le Hamas » touchait à sa fin.

« Cela ne veut pas dire que la guerre est sur le point de se terminer, (…) nous allons pouvoir redéployer certaines forces vers le nord », a précisé le Premier ministre. L’objectif : pouvoir envoyer davantage de troupes sur le front libano-israélien pour affronter le Hezbollah.

Washington souffle le chaud et le froid

« Nous pouvons et sommes prêts à nous battre sur plusieurs fronts »a-t-il déclaré, alors que son ministre des Affaires étrangères, Israel Katz, évoquait déjà, la semaine dernière, la possibilité d’un « guerre totale » contre le mouvement chiite.

Au risque de provoquer une réaction iranienne ? Au même moment, l’envoyé spécial américain pour le Liban, Amos Hochstein, jugeait « urgent »depuis Beyrouth, une désescalade et une solution diplomatique nécessaire pour éviter de « vers une guerre plus grande ».

Mais rien ne semble aujourd’hui aller dans ce sens. Les affrontements se sont multipliés sur tout le front, qui s’étend sur 120 kilomètres de la Méditerranée jusqu’aux contreforts du Golan, occupé et annexé par Israël. Le Hezbollah, qui revendique la possibilité de voir ses effectifs renforcés par des dizaines de milliers de combattants venus d’Iran, d’Irak, de Syrie ou du Yémen en cas de dégénérescence du conflit, a annoncé dimanche avoir ciblé deux sites militaires israéliens à l’aide de drones explosifs. L’aviation et l’artillerie israéliennes ont également été très actives ce week-end, avec une dizaine de régions et localités libanaises ciblées.

« J’ai l’intention de faire face à l’évolution de la situation sur les fronts nord et sud, à Gaza et au Liban », a déclaré le ministre israélien de la Défense ce dimanche, avant de s’envoler vers Washington. Yoav Gallant, qui devrait consulter le secrétaire d’État Antony Blinken, le secrétaire à la Défense Lloyd Austin et le directeur de la CIA William Burns, a décrit son programme comme suit : « critique pour l’avenir de la guerre ».

Sa visite aux États-Unis aura lieu alors que « Le feu rouge américain contre une offensive israélienne au Liban est passé à l’orange »estime Firas Maksad, un chercheur interrogé par le quotidien libanais l’Orient-le Jouraprès les révélations faites par CNN ce samedi.

Les médias américains ont rapporté qu’un haut responsable de l’administration américaine avait promis, la semaine dernière à Washington, au ministre israélien des Affaires stratégiques et au chef d’état-major de la sécurité nationale de ce pays, « plein soutien » à Israël en cas de guerre totale avec le Hezbollah. De quoi renforcer les ardeurs guerrières de Netanyahu, au lieu de les apaiser.

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William Dupuy

Independent political analyst working in this field for 14 years, I analyze political events from a different angle.
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