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Après Emmanuel Macron, Agnès Pannier-Runacher renonce à se rendre à Bakou, sur fond de tensions avec l’Azerbaïdjan

Les relations entre la France et l’Azerbaïdjan, déjà très dégradées en raison du soutien de Paris à l’Arménie, se sont encore dégradées à l’occasion du 29e Conférence des parties sur le climat (COP29) qui se tient à Bakou depuis lundi 11 novembre. Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition écologique, a annoncé mercredi qu’elle annulerait son déplacement au grand rendez-vous annuel des Nations Unies sur le climat.

« Les propos tenus par le président Aliev lors de la COP29 contre la France et l’Europe sont inacceptables. L’Azerbaïdjan exploite la lutte contre le changement climatique à des fins personnelles indignesa déclaré le ministre lors de la séance des questions du gouvernement au Sénat. Après discussions et en accord avec le Président de la République et le Premier Ministre, je n’irai pas à Bakou la semaine prochaine. »

La situation s’est aggravée mercredi matin. Lors d’un discours à la COP devant les représentants des États insulaires, le président azerbaïdjanais Ilham Aliyev a multiplié les attaques contre « Le régime du président Macron ». « Les leçons des crimes commis par la France dans ces territoires dits d’outre-mer ne seraient pas complètes sans évoquer les récentes violations des droits humains commises par le régime »a-t-il déclaré, avant d’accuser les autorités françaises d’avoir tué 13 personnes et blessé 169 personnes « lors des protestations légitimes du peuple kanak en Nouvelle-Calédonie ». L’autocrate de Bakou a répété que la France est un pays qui maintient « sous la domination coloniale » ses territoires d’outre-mer et la Corse, après que l’Azerbaïdjan ait, ces derniers mois, multiplié les gestes de soutien à certaines personnalités indépendantistes.

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La charge du maître de Bakou est si forte qu’elle a fait réagir le commissaire européen chargé des négociations climatiques, le Néerlandais Wopke Hoekstra. « Indépendamment des désaccords bilatéraux, la COP devrait être un lieu où toutes les parties se sentent libres de venir négocier sur l’action climatique »il a écrit sur le réseau social « La présidence de la COP a une responsabilité particulière pour permettre et renforcer cela »a ajouté M. Hoekstra, soulignant le « un rôle central » de la France dans les discussions engagées contre le réchauffement climatique.

Contexte tendu

M. Aliev a également attaqué le Parlement européen et le Conseil de l’Europe dans la matinée, « deux institutions devenues des symboles de corruption politique »selon lui. La veille, M. Aliev avait profité de cette tribune politique pour défendre les énergies fossiles, « don de Dieu » et attaquer l’Union européenne qui lui aurait demandé de « fournir plus de gaz »après la crise énergétique de 2022, pour réduire sa dépendance au gaz russe, après l’invasion de l’Ukraine par le régime de Vladimir Poutine.

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Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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