Les contacts se succèdent pour renouer des liens devenus tendus. Depuis la rentrée, patronat et syndicats ont eu plusieurs discussions sereines, clairement dans un souci constructif. Après les tensions provoquées par l’échec en avril des négociations sur l’emploi des seniors, les deux parties semblent, une fois de plus, désireuses de se parler tout en gérant leurs antagonismes.
L’une de leurs principales préoccupations est de prouver qu’ils sont des acteurs responsables, capables de compromis – contrairement, selon eux, aux partis politiques, plus enclins à s’entre-déchirer qu’à rechercher l’intérêt général. Autant d’initiatives lancées à l’heure où les collaborateurs du Premier ministre, Michel Barnier, reçoivent, à partir de lundi 16 septembre et à leur tour, les organisations de salariés et d’employeurs.
La relance des discussions entre partenaires sociaux vient d’être illustrée par une scène très inhabituelle : la participation du Medef à la Fête de la Humanitéqui s’est tenue du vendredi 13 au dimanche 15 septembre à Brétigny-sur-Orge (Essonne). Samedi après-midi, Patrick Martin, le numéro un du mouvement patronal, a débattu pendant près d’une heure trois quarts avec Sophie Binet, la secrétaire générale de la CGT. La confrontation s’est déroulée sous un chapiteau bondé, avec un public très majoritairement syndicaliste et, la plupart du temps, respectueux envers le président du Medef, hormis quelques courtes huées.
« Dialogue franc »
Si M. Martin s’est jeté dans la fosse aux lions, c’était au nom de « profonde conviction » que les représentants des travailleurs et les chefs d’entreprise doivent négocier, « en assumant leurs désaccords »mais sans s’engager dans la « jeu dangereux d’anathème, d’insulte et de fracture »a-t-il déclaré peu après la fin du match.moi Binet, pour sa part, a remercié son adversaire d’avoir accepté un moment de répit. « dialogue franc ». « J’ai entendu votre appel à la réouverture des négociations »Elle a ajouté, en référence au souhait exprimé le 26 août par M. Martin de reprendre les négociations sur l’emploi des seniors qui avaient avorté en avril. Et de constater : « Je pense que votre présence ici s’inscrit dans ce cadre. »
D’humeur moqueuse, le chef de la CGT a suggéré au leader patronal d’entamer immédiatement des négociations, à la Fête de L’Huma : « J’ai un stylo, donc c’est bien. J’espère que tu as le chéquier et que tout ira bien. »« Elle a déclaré devant un public hilare. Une touche d’humour pour égayer des échanges que les deux protagonistes avaient visiblement préparés avec beaucoup de sérieux, vu la précision de leurs arguments respectifs.
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