Après des Jeux olympiques réussis, Yabusele peut à nouveau rêver de NBA

Toute la mentalité « kaïra » revendiquée par les Bleus depuis leur arrivée à Bercy s’est illustrée en une action. Prenant appui pour prendre le large, Guerschon Yabusele a vu LeBron James sur sa route. Mais à 39 ans, le « King » est resté au sol pour forcer le passage. Raté : la cuisse gauche de l’intérieur l’a envoyé valser comme rarement en 22 saisons NBA pour un dunk colossal plus la faute (36-40, 17e). « Il faut absolument qu’il en fasse une affiche pour sa maison. »a plaisanté le journaliste américain Trey Kerby sur X (ex-Twitter) pour résumer l’ambiance générale. Yabusele avait pourtant prévenu.

« Nous sommes la seule équipe qui peut rivaliser avec eux au niveau physique »a juré jeudi le joueur du Real Madrid (2,03 m, 28 ans). Promesse tenue. Il ne s’est pas découragé devant sa tentative timide, fracassée sur la planche par le « Roi » (3e), avec un bruit entendu dans tout le stade. Son jeu de coupe a ensuite fait des ravages tout au long de la première période (15 points, 20 au final). Plus discret après la pause, il a réveillé Bercy avec une nouvelle tentative de dunk, avortée à cause d’une faute de James. « Meilleur joueur, meilleur joueur »scandaient la foule, alors que Yabusele atteignait la ligne des lancers francs (77-82, 37e).

Une phase finale étincelante

À 28 ans, il n’est plus le « Dancing Bear », surnom dont il avait hérité à son arrivée en NBA pour décrire sa mobilité rare pour son gabarit. Sous le maillot de l’Asvel (2020-2021) puis de Madrid, il a grandi physiquement et tactiquement. Ancien coach et désormais directeur général des Boston Celtics, Brad Stevens a su apprécier la métamorphose. En 2016, il fait de Yabusele le 16e choix de la draft. Mais entre 2017 et 2019, l’intérieur n’a pas eu sa chance et a décidé de quitter la NBA après 90 matchs à 6 minutes de temps de jeu en moyenne.

Un au revoir, pas un adieu. « Je ne veux pas passer des saisons à attendre de voir si je vais jouer, comme quand j’étais à Boston, le Madrilène a confié à L’équipe en janvier. Je veux retourner en NBA, mais je joue pour la meilleure équipe d’Europe et je gagne des titres. Pourquoi laisser ça pour polir un banc là-bas ? Ses Jeux olympiques étincelants (19,6 points de moyenne en phase finale) n’ont pas échappé aux franchises NBA, dont au moins cinq entraîneurs étaient à Bercy : trois sur le banc américain (Kerr, Spoelstra, Lue), un côté français (Atkinson) et un autre en tribunes (Popovich). Les autres, devant leurs écrans, n’auront rien raté de sa finale.