Selon les voyagistes spécialisés, les touristes étrangers pourront à nouveau se rendre en Corée du Nord à partir de décembre. Le pays est fermé depuis le début de la pandémie de Covid-19.
La Corée du Nord va rouvrir ses frontières aux touristes étrangers en décembre, après près de cinq ans d’interdiction liée à la pandémie, ont annoncé deux agences de voyage, mais Pyongyang n’a pas confirmé la nouvelle jeudi. Le pays s’est largement coupé du monde extérieur début 2020 en fermant brusquement ses frontières, y compris à ses propres citoyens. Cette décision a été motivée par la présence en Chine voisine d’un mystérieux virus qui allait plus tard provoquer l’épidémie de Covid-19.
Les échanges commerciaux avec la Chine ont depuis repris par petites touches, et l’an dernier, le premier vol commercial international de la Corée du Nord a atterri à Pékin après trois ans d’interruption. En février, des touristes russes ont pu se rendre en Corée du Nord pour la première fois depuis la fin de la pandémie, dans un contexte de rapprochement diplomatique entre Moscou et Pyongyang. Mais la destination reste largement fermée aux autres nationalités, notamment aux Chinois, qui étaient le plus grand nombre de visiteurs du pays avant 2020.
Une reprise complète du tourisme en Corée du Nord semble désormais se dessiner, selon deux voyagistes spécialisés dans cette destination. La Corée du Nord n’a fait aucune annonce officielle.
« L’attente a été longue »
« Nous avons reçu la confirmation de notre partenaire local que le tourisme (dans la ville nord-coréenne de) Samjiyon et potentiellement dans le reste du pays reprendra officiellement en décembre 2024 », a indiqué mercredi l’agence de voyages Koryo Tours, dont le siège est à Pékin. « Cela a été une longue attente » pour une reprise du tourisme en Corée du Nord, a déclaré jeudi à l’AFP le directeur de Koryo Tours, Simon Cockerell. « La demande a été forte tout au long » de la pandémie, a souligné Simon Cockerell, qui s’attend à un « rebond » pour cette destination.
La ville nord-coréenne de Samjiyon, près de la frontière avec la Chine, est la porte d’entrée du mont Paektu, où, selon les sources officielles, est né le défunt dirigeant nord-coréen Kim Jong Il. Son fils et successeur, Kim Jong Un, a investi d’énormes sommes d’argent dans le développement de la région, notamment dans de nouveaux appartements, des hôtels et une station de ski.
Le voyagiste chinois KTG Tours, spécialisé dans la Corée du Nord, a indiqué sur sa page Facebook que les touristes pourront visiter Samjiyon « cet hiver ». « Les dates exactes restent à confirmer. Jusqu’à présent, seul Samjiyon a été officiellement confirmé, mais nous pensons que Pyongyang et d’autres endroits ouvriront également », a ajouté le voyagiste.
5 000 Occidentaux
Avant la pandémie, quelque 5.000 Occidentaux se rendaient chaque année en Corée du Nord, selon les chiffres publiés par les voyagistes. Les Américains représentaient à eux seuls près de 20 % de ce marché avant que les États-Unis n’interdisent à leurs ressortissants l’accès à la destination après le décès en 2017 d’Otto Warmbier. L’étudiant, emprisonné en Corée du Nord puis libéré par Pyongyang au bout de 18 mois, est mort sur le sol américain peu après son rapatriement dans le coma.
Koryo Tours prévient cependant qu’après cinq ans d’interruption, « les choses pourraient être un peu plus chaotiques que d’habitude » pour les premiers étrangers à visiter la Corée du Nord. Surtout en décembre, lorsque les températures sont glaciales.