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Après avoir tiré 200 roquettes, le Hezbollah a-t-il les moyens de faire la guerre à Israël ?

Le risque d’une guerre ouverte entre Israël et le Hezbollah augmente de jour en jour. Avec plus de 200 roquettes et drones explosifs lancés jeudi sur le nord d’Israël, le Hezbollah a déclaré qu’il répondait à l’assassinat de l’un de ses commandants par Israël.

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Des combattants du Hezbollah assistent aux funérailles du commandant militaire Mohammed Naameh Nasser, dans une banlieue sud de Beyrouth, le 4 juillet 2024. (ANWAR AMRO / AFP)

Près de la frontière nord d’Israël, plus de 200 roquettes, ainsi que des drones explosifs, ont été lancées par le Hezbollah, jeudi 4 juillet 2024, alors que 100 autres roquettes avaient déjà été tirées la veille. Depuis neuf mois, les échanges de tirs à la frontière entre Israël et le Liban sont quotidiens, mais l’escalade de ces derniers jours fait craindre un embrasement total.

Le Hezbollah a déclaré avoir réagi à l’assassinat par Israël d’un de ses commandants dans le sud du Liban. Il s’agit au moins du troisième haut responsable du mouvement à être tué depuis octobre 2023, début de la guerre entre Israël et le Hamas. Au cours de cette flambée de violences entre le Hezbollah et l’armée israélienne, au moins 495 personnes ont été tuées dans des affrontements côté libanais, en grande majorité des combattants du Hezbollah.

Le groupe libanais est un allié du mouvement islamiste palestinien, mais il est aussi soutenu et financé par l’Iran, qui l’utilise de fait comme une arme stratégique. La crainte d’un embrasement total dans la région préoccupe vivement la communauté internationale, Nations unies en tête, qui multiplie les alertes. Mardi, Emmanuel Macron a téléphoné à Benjamin Netanyahu à ce sujet. Il y a quelques jours, le secrétaire d’Etat américain Antony Blinken avait également demandé aux Israéliens d’éviter une nouvelle escalade du conflit.

Ce conflit pourrait en effet être dévastateur, d’autant que le Hezbollah a connu une croissance phénoménale depuis 2006, date de sa dernière grande confrontation directe avec Israël. Bien plus puissant que le Hamas, il pourrait désormais compter au moins 50 000 combattants, peut-être plus. Avec des hommes qui ont notamment acquis une expérience de terrain significative lors de la guerre en Syrie, où ils ont servi d’auxiliaires à l’armée de Bachar el-Assad.

Mais la force du Hezbollah, c’est surtout un arsenal dont on sait qu’il est extrêmement vaste, même si les informations ne sont que fragmentaires. Il disposerait d’un stock de plus de 100 000 missiles, soit dix fois plus qu’en 2006, et de missiles d’une portée suffisamment longue pour atteindre l’ensemble du territoire israélien, ainsi que de drones kamikazes. Toutes ces armes ont des usages différents. Les roquettes à courte portée, comme celles utilisées jeudi, sont là pour faire monter la tension, tandis que les drones servent davantage à saturer les défenses antiaériennes.

Le Hezbollah est également en mesure de frapper les plateformes gazières israéliennes en Méditerranée, ainsi que les navires. Mais, si cette escalade méditerranéenne est inquiétante, de nombreuses questions se posent également sur l’équipement du Hezbollah en matière de défense antiaérienne, pour faire face à l’aviation israélienne.

Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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