DImanche le 26 janvier, les rebelles du groupe armé congolais M23, soutenu par le Rwanda, est entré à Goma, la capitale de la province de North Kivu, après une offensive de décapage à l’est de la République démocratique du Congo (RDC). À la fin des combats féroces entre les soldats du M23 et les forces de défense rwandaises, opposées aux soldats de la force armée de la République démocratique du Congo (FARDC) et à leurs alliés, Goma est tombée le mardi 28 janvier, même si des poches de résistance persistent ça et là. En ville, le silence des habitants et le bruit des armes et des obus ont cédé la place au chaos.
Face à la base principale de la mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation au RD-Congo (Monusco), le sol témoigne de la reddition du FARDC et de leurs alliés. Le sol est parsemé de casques et de gilets pare-balles, ramassés hier par des congolais rassemblés par le M23. Les jours précédents, beaucoup d’entre eux fouillés dans des plaques, des matrices, des chargeurs entiers abandonnés à la recherche de rations pour faire face à la faim et à d’autres objets de valeur qui peuvent être vendus.
Nous n’avons pas mangé depuis quatre jours et nous n’avons ni eau ni électricité »
« Nous n’avons pas mangé depuis quatre jours et nous n’avons ni eau ni électricité », a déclaré Moïse. Comme lui, Jonas a été libéré pour la première fois, dirige la frontière avec le Rwanda, afin d’acheter « du pain, d’apprendre et de trouver une connexion Internet », toujours défectueux début février. Parce que de nombreux Gumatraciens, désireux de comprendre ce qui est joué ces derniers jours et s’inquiète de leur avenir, se demandent les souhaits des nouveaux maîtres de la ville. « La seule chose que je veux d’eux, c’est que la guerre s’arrête », soupire Claude, un pasteur de 56 ans.
L’évaluation humaine impossible
Mais dans le nord de Goma et de certains districts, les pillages ainsi que les tirs perpétrés par la déroute FARDC et Alliés, ainsi que par des enfants des rues vêtus de civils et après avoir récupéré des armes abandonnées, se poursuivent sporadiquement. Le long d’un mur de l’aéroport de Goma, entre les mains des rebelles, un jeune homme vêtu d’un treillis FARDC est tourné dans la tête, clinique, sous nos yeux. Son corps se trouve sur le bitume, au milieu des passants – par. Il garantira le nombre d’innombrables victimes de cette guerre. Combien sont-ils encore pour saupoudrer les rues de Goma, pour flotter dans le lac Kivu? Pour réaliser la catastrophe humaine, vous devez gagner les Morgues de la ville.
Nous allons faire des enterrements collectifs, avec des photos des cadavres afin que les familles puissent trouver les enterrements du défunt »
À l’hôpital provincial de North Kivu, les morts débordent des trois conteneurs disposés dans la cour. D’autres continuent d’être apportés par la Croix-Rouge internationale. « Nous sommes submergés, c’est sans fin », a déclaré un humanitaire. Visibles de la rue, les sacs mortuaires s’alignent. L’odeur des corps monte au nez. Selon nos informations, de nombreux cadavres seraient toujours dans certains camps de guerre des réfugiés et déplacés, près de la ville, tandis que l’ONU rapporte au moins 700 tués et 2 800 blessés. « Laissez-nous enterrer rapidement », souligne Virginie Napolitano, coordinatrice d’urgence à l’hôpital MSF de Kyeshero. Sinon, nous n’éviterons pas les épidémies du choléra. Nous allons faire des enterrements collectifs, avec des photos des cadavres afin que les familles puissent trouver les enterrements du défunt. »»
Aux morts, la liste des blessés, d’innombrables. Dans l’une des tentes de l’hôpital, malgré la pénurie de médicaments liés au pillage, le chirurgien Johnny Kasangati, ausculting d’un patient. « Nous avons extrait 48 balles jeudi », soupire-t-il, fatigué après trois jours d’opérations. «Nous avons des hommes, des femmes, des enfants ou des bébés. L’âge moyen reste comprise entre 20 et 30 ans. Parmi les soldats, ils sont abattus à la perforante par balle. Chez les civils, des éclats de coquilles ou des balles perdues », montre-t-il, désignant un homme sur une civière.
Pendant que dans Goma, les défis sont immenses et le M23 soutient le désir de rester et d’administrer la ville, Corneille Nangaa, coordinatrice et chef de la Congo River Alliance, une plate-forme politico-militaire dont le M23 fait partie, est déjà promis de continuer « » La marche de la victoire à Kinshasa »et le président Félix Tshisekedi.