Apple écrase instruments de musique, livres et statues pour vanter les mérites de son dernier iPad et fait face à une vague de critiques
Le spot publicitaire, qualifié de « dystopique » dans la presse outre-atlantique, montre des outils et instruments utilisés pour la création artistique écrasés par une immense presse hydraulique.
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Il y a un gros problème avec la publicité d’Apple. Après avoir dévoilé mardi 7 mai une publicité pour le dernier modèle d’iPad Pro sur X, son patron, Tim Cook, a reçu un torrent de messages scandalisés. La raison : le spot publicitaire, décrit comme « dystopique » dans la presse outre-atlantique, montre des outils et instruments au service de la création artistique écrasés par une immense presse hydraulique. Un métronome, des pots de peinture, un piano, une sculpture, des appareils photo, des livres… Le tout réduit à un écran noir.
Découvrez le nouvel iPad Pro : le produit le plus fin que nous ayons jamais créé, l’écran le plus avancé que nous ayons jamais produit, avec l’incroyable puissance de la puce M4. Imaginez tout ce qu’il sera utilisé pour créer. pic.twitter.com/6PeGXNoKgG
– Tim Cook (@tim_cook) 7 mai 2024
De nombreux internautes n’y ont pas vu une ode à la finesse de cette tablette, mais plutôt la destruction de la création artistique humaine au profit de l’intelligence artificielle et de l’uniformisation du monde. Sur X, ils ont fait appel à Tim Cook pour revoir sa recette.
Une dystopie digne de « 1984 » de George Orwell
« Qui a besoin de la vie humaine et de tout ce qui la rend digne d’être vécue ? Plongez-vous dans ce simulacre numérique et donnez-nous votre âme. Cordialement, Apple »a plaisanté le scénariste américain Ed Solomon à propos de « Il y a quarante ans, Apple a publié la publicité ‘1984’ comme une déclaration audacieuse contre un avenir dystopique. Aujourd’hui, vous êtes cet avenir dystopique. Félicitations », il a tweeté.
Encore plus direct, le réalisateur Reed Morano, qui a notamment travaillé sur la série Le conte de la servante» a défié Tim Cook, l’invitant à « (regarder) que se passe-t-il autour (lui)parce que cette merde est vraiment nulle » a-t-elle réagi, faisant allusion aux inquiétudes des artistes du monde entier qui craignent d’être remplacés par l’IA.
En plus d’offenser les artistes, la publicité a réussi à choquer tout un pays : le Japon. Listant les réactions du pays du soleil levant, un internaute assure « Je n’ai jamais vu autant de commentaires de Japonais mécontents » en réponse à un message publié sur Twitter. Traduit en anglais, l’un de ces messages nous rappelle que « De nombreux artisans valorisent leurs outils de travail », tandis qu’un autre implique un respect culturel pour les instruments et outils créatifs.
Interrogé par l’AFP, Apple n’a pas réagi à ce tollé. Preuve qu’à l’ère des réseaux, la mauvaise publicité n’existe pas.