Mi-août, Apple a annoncé des changements majeurs sur son App Store. Les développeurs sont désormais libres de promouvoir leurs méthodes de paiement alternatives… à condition de payer une redevance.
Tim Cook n’a pas fini de se moquer du Digital Markets Act (DMA). Hostile aux nouvelles obligations européennes depuis leur mise en œuvre, la firme à la pomme a tout fait pour éviter de devoir ouvrir son App Store à la concurrence, avant d’y être contrainte par Bruxelles. Mais après la mise en œuvre très controversée du » Frais de technologie de base« Apple a mis au point un nouveau système… qui s’accompagne de nouveaux frais de péage », note9to5Mac.
Menacé depuis juin dernier d’une lourde amende en raison des mesures mises en place pour décourager la promotion de moyens de paiement alternatifs à l’App Store, Apple a donc procédé à des ajustements de son modèle économique.
De nouvelles taxes pour une nouvelle vie
Les applications peuvent désormais rediriger plus facilement leurs clients vers leur site web pour acheter un produit ou souscrire à un abonnement. Même les applications distribuées sur l’App Store peuvent donc échapper à la commission de 30% prélevée par Apple en optant pour un paiement via le web plutôt que via le store mobile. Mais désormais, c’est un autre système de taxation qui s’appliquera, au bénéfice d’Apple, bien entendu.
Pour aller plus loin
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Si une application redirige ses utilisateurs vers son site Web pour souscrire un abonnement, Apple facturera toujours des « frais d’acquisition » de 5 %, suivis de « frais de service » de 7 à 20 % après 12 mois. Même en abandonnant les méthodes de paiement de l’App Store pour privilégier la facturation en ligne, les développeurs ne peuvent échapper à la taxe Apple.
Bronca du côté des développeurs
C’est un euphémisme de dire que ces nouvelles règles ont été accueillies avec un accueil très froid par Spotify, Epic Games et toutes les équipes de développement qui tentent depuis de nombreuses années de briser le monopole d’Apple. Tim Sweeney, le père de Fortnite, estime par exemple qu’Apple continue de pousser son modèle de «conformité malveillante » avec le DMA, appelant la taxe « d’inique » et ces nouvelles règles « illégal« . Il en va de même pour Spotify, qui estime qu’Apple « ne respecte pas les règles fondamentales du DMA« .
En l’état actuel des choses, on voit mal comment des règles aussi restrictives et invasives peuvent respecter l’esprit du texte européen, qui vise justement à ouvrir le marché à la concurrence. Mais en introduisant un peu plus de complexité dans ses modèles de taxation, Apple espère sans doute décourager les développeurs de quitter l’App Store et faire tourner en bourrique les cerveaux des avocats bruxellois pour gagner du temps. Une stratégie risquée à long terme.
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