Appels accrus à quitter le Liban, attentat meurtrier en Israël – 08/04/2024 à 13:43
Une colonne de fumée s’élève du village de Taybeh au sud du Liban après une frappe israélienne le 4 août 2024 (AFP / Rabih DAHER)
Après les Etats-Unis et la Grande-Bretagne, la France a appelé dimanche ses ressortissants à quitter immédiatement le Liban, face aux craintes d’une escalade militaire entre l’Iran et ses alliés d’un côté et Israël de l’autre, après l’assassinat du chef du Hamas et du commandant du Hezbollah.
Ces dernières heures, une attaque au couteau a fait deux morts, dont une femme, près de Tel-Aviv, et le Hezbollah libanais a tiré des dizaines de roquettes vers le nord d’Israël, dont la majorité ont été interceptées par le système antiaérien israélien.
L’Iran, le mouvement islamiste palestinien Hamas et le Hezbollah ont accusé Israël d’être responsable de la mort mercredi du chef du Hamas Ismaïl Haniyeh, tué dans sa résidence à Téhéran. Quelques heures plus tôt, mardi soir, Israël avait revendiqué la responsabilité d’une frappe ayant tué le chef militaire libanais du mouvement, Fouad Shokr, près de Beyrouth.
Israël n’a pas commenté l’attaque contre Ismaïl Haniyeh, mais a juré de détruire le Hamas après qu’une attaque sans précédent du mouvement le 7 octobre sur son sol a déclenché une guerre dévastatrice à Gaza.
Après la mort de Haniyeh et Shokr, le guide suprême iranien Ali Khamenei a menacé Israël de « punition sévère », le chef du Hezbollah Hassan Nasrallah a parlé de « bataille ouverte sur tous les fronts », et le Hamas et les rebelles houthis du Yémen ont menacé de riposter.
Des ambulanciers israéliens essuient du sang sur les lieux d’une attaque au couteau à Holon, une banlieue de Tel Aviv, le 4 août 2024 (AFP / GIL COHEN-MAGEN)
En face, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a affirmé que son pays se trouvait à un « très haut niveau » de préparation à tout scénario, « tant défensif qu’offensif ».
Les États-Unis ont annoncé vendredi le déploiement de davantage de navires de guerre et d’avions de chasse au Moyen-Orient pour protéger leurs troupes et leur allié israélien.
– « Dès que possible » –
Un Boeing 737-800 de la compagnie aérienne Transavia le 26 juin 2020 à l’aéroport d’Orly (à gauche) et un avion de la compagnie aérienne Air France le 24 septembre 2014 à l’aéroport Charles de Gaulle de Roissy (AFP / ERIC PIERMONT)
Face aux craintes d’un embrasement, la Suède, les Etats-Unis, la Grande-Bretagne, la France et la Jordanie ont appelé leurs ressortissants à quitter le Liban au cours des dernières 24 heures.
La France a appelé ses ressortissants à quitter le Liban « dans les meilleurs délais », et ceux résidant en Iran à « quitter temporairement le pays ».
Après avoir demandé à ses ressortissants de quitter le Liban fin juin, le Canada leur a demandé samedi d' »éviter tout voyage en Israël ».
Plusieurs compagnies aériennes ont suspendu leurs vols vers Beyrouth, dont la compagnie allemande Lufthansa jusqu’au 12 août.
Un homme passe devant un panneau d’affichage affichant les portraits des responsables tués : Ismail Haniyeh, chef du Hamas palestinien, Qassem Soleimani (au centre), chef de la Force Qods iranienne, et Fouad Shokr, chef militaire du Hezbollah libanais, sur la route près de l’aéroport de Beyrouth le 3 août 2024 (AFP/Ibrahim AMRO)
Air France et Transavia ont prolongé cette mesure jusqu’à mardi inclus, et Kuwait Airways va interrompre ses rotations à partir de lundi. Qatar Airways va annuler ses vols de nuit vers Beyrouth jusqu’à lundi.
Lufthansa a également suspendu ses vols vers Tel-Aviv jusqu’au 8 août.
– « Prêt à tous les scénarios » –
Des roquettes tirées depuis le sud du Liban interceptées par les défenses israéliennes en Haute Galilée, dans le nord d’Israël, le 4 août 2024 (AFP / Jalaa MAREY)
La guerre à Gaza a conduit l’année dernière à l’ouverture de fronts contre Israël par le Hezbollah et les Houthis, qui, avec le Hamas et les groupes armés irakiens, forment ce que l’Iran appelle « l’axe de résistance » contre Israël.
Samedi, le Hezbollah a affirmé avoir ciblé pour la première fois la ville de Beit Hillel, dans le nord d’Israël, avec des dizaines de roquettes, et l’armée israélienne a répondu par des frappes dans le sud du Liban, un échange quasi quotidien à la frontière israélo-libanaise depuis le 8 octobre.
Le même jour, le chef du commandement du front intérieur israélien, Rafi Gilo, a déclaré que l’armée était « déterminée à poursuivre le combat jusqu’à ce que nous changions fondamentalement la situation sécuritaire dans le nord ». « Nous sommes prêts à tout scénario et à toute réponse », a-t-il déclaré dans un communiqué.
Près de Tel-Aviv, dans la banlieue de Holon, une « attaque terroriste au couteau » menée selon la police par un habitant de Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël, a tué une femme de 66 ans et un homme d’environ 80 ans. L’assaillant a été « neutralisé » selon la même source.
– Seize morts à Gaza –
Près de dix mois après le début de la guerre à Gaza, l’armée israélienne poursuit son offensive contre le territoire palestinien assiégé, ravagé et menacé de famine selon l’ONU.
Des Palestiniens se tiennent devant les tentes détruites des personnes déplacées après qu’une frappe israélienne a touché la cour de l’hôpital des martyrs d’Al-Aqsa à Deir el-Balah, dans le centre de la bande de Gaza, le 4 août 2024 (AFP / Eyad BABA)
Selon le Croissant-Rouge et la Défense civile, 16 Palestiniens ont été tués dans des bombardements israéliens à Jabalia (nord) et Deir al-Balah (centre). Parmi eux, cinq ont été tués après qu’un drone a ciblé des tentes de personnes déplacées dans la cour de l’hôpital des Martyrs d’Al-Aqsa à Deir Al-Balah, selon une source hospitalière.
Des bombardements ont également visé Rafah (sud), selon des témoins.
Le Hamas, qui a pris le pouvoir à Gaza en 2007, est considéré comme un groupe terroriste par Israël, les États-Unis et l’Union européenne.
Son attaque du 7 octobre dans le sud d’Israël avait fait 1.197 morts, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur des données officielles israéliennes. Sur les 251 personnes enlevées à l’époque, 111 sont toujours détenues à Gaza, dont 39 sont décédées, selon l’armée.
Une femme portant un enfant pleure après qu’une frappe israélienne a touché des tentes pour personnes déplacées installées dans la cour de l’hôpital des martyrs d’Al-Aqsa à Deir el-Balah, dans le centre de la bande de Gaza, le 4 août 2024 (AFP / Eyad BABA)
L’offensive israélienne à Gaza a jusqu’à présent tué 39 583 personnes, selon les données du ministère de la Santé du gouvernement de Gaza dirigé par le Hamas, qui ne fournit pas de détails sur le nombre de morts civils et combattants.
Lors d’une réunion hebdomadaire du cabinet dimanche, Netanyahu a déclaré qu’il était prêt à « faire de grands efforts pour libérer tous nos otages, tout en préservant la sécurité d’Israël ».