En 1936, le premier Front populaire constitue une formidable avancée en matière culturelle. Pour la première fois, un gouvernement, motivé par un élan populaire exigeant des changements profonds, définira précisément les enjeux de l’action culturelle et imposera l’idée qu’il faut une politique culturelle et nationale ambitieuse, prenant en compte les défis de la modernité. Il y aura alors un formidable élan, une formidable convergence entre le projet de gouvernement du Front populaire et une multitude d’associations culturelles se réclamant du Front populaire. Les partis politiques de gauche et les syndicats progressistes ne seront pas en reste, apportant un élan, grâce à un imaginaire collectif qui a retrouvé confiance, un élan créatif sans précédent et un goût du savoir partagé par tous.
Nous vivons encore les conquêtes de cette époque. C’est en 1936 que pour la première fois un journal de gauche réclame la création d’un ministère de la Culture. C’est le Front populaire qui, grâce à un plan ambitieux, esquisse le développement de la lecture publique qui aboutit en 1945 à la création de bibliothèques de prêt. C’est le Front populaire qui a entamé une réflexion sur la connaissance et la recherche scientifiques qui a conduit à la création du CNRS en 1939. C’est lui qui a commencé à réfléchir à la nécessité de créer une radio nationale et qui a posé les bases de l’action culturelle des musées. . C’est sous le Front populaire que se développent les centres culturels. Le front populaire, c’est la création du système du divertissement qui crée une caisse d’assurance chômage spécifique pour les techniciens du cinéma. Ce système sera étendu à tous les artistes et techniciens des arts du spectacle en 1969 (nouvelle phase de conquête culturelle après mai 1968).
Le congé payé, cette magnifique invention du Front populaire, cette magnifique conquête sociale, est aussi un marqueur culturel de première importance. Les fêtes si nombreuses aujourd’hui dans l’histoire des collectivités territoriales et dans l’histoire de France n’auraient pu être inventées ni développées sans congés payés.
Aujourd’hui, nous avons une nouvelle opportunité de conquêtes culturelles. Le Nouveau Front Populaire, son contrat législatif, en est le moteur. Nous pouvons renforcer les politiques culturelles, les redéfinir pour le 21ème siècle.
Nous pouvons garantir la pérennité du service public de l’art et de la culture sous toutes ses formes, qui s’opposera à la marchandisation de l’art, pas seulement en consacrant 1% au budget de la culture et de l’art. du PIB, mais aussi en limitant la concentration dans les industries culturelles, en garantissant la pérennité et la pluralité du service public audiovisuel, en instaurant un financement durable et socialement juste, en garantissant l’indépendance et la démocratie des rédactions.
Cela signifie également créer de nouveaux droits, comme un nouveau régime pour les artistes auteurs, défendre et améliorer le régime de l’exécution intermittente.
Avec le Nouveau Front Populaire, nous souhaitons libérer l’esprit des contraintes de la finance, pour rendre possible le libre développement des valeurs humaines. Nous ne voyons aucune limite à la liberté autre que la nécessité de défendre l’homme contre les forces de la régression.
Les forces de régression sont identifiées. D’un côté, le président Macron, en imposant des économies drastiques et une politique d’austérité au monde des arts et de la culture, que met en œuvre la ministre Rachida Dati. De l’autre côté, le Rassemblement national et ses propositions nationalistes, identitaires et régressives : suppression du service public audiovisuel, remise en cause du financement de la création, remise en question de l’intermittence du spectacle, remise en question de la liberté de création, remise en question démocratique…
Aussi, nous lançons un appel de conviction aux artistes, intellectuels, professionnels de la culture, amoureux des arts et de la culture. Votez les 30 juin et 7 juillet pour les candidats du Nouveau Front Populaire.
La situation est grave et pourtant face à la situation dramatique que nous vivons, nous avons le choix de nous fier aux droits du renseignement. Nous savons, grâce à l’expérience du Front populaire de 1936, que le progrès social va de pair avec le progrès culturel.
Le Nouveau Front Populaire de 2024 est une aubaine à saisir. Prenons-le !