Le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau a annoncé jeudi qu’un influenceur algérien, présenté comme Mahdi B., avait été arrêté, condamné puis écroué mardi, pour s’être vanté dans une vidéo « de vouloir commettre des actions violentes sur le terrain français ». Le ministre a terminé son message par
Ce nouveau dossier s’ouvre dans un contexte de tensions diplomatiques entre Paris et Alger, notamment autour des dossiers du Sahara occidental et du sort de l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal, emprisonné en Algérie depuis la mi-novembre.
« Le 9 janvier, le SDPJ du 93 (police judiciaire de Seine-Saint-Denis) a été saisi pour des faits d’apologie du terrorisme commis sur les réseaux sociaux suite à un signalement de la plateforme Pharos concernant une vidéo où l’influenceur algérien Mahdi B. se vantait, en arabe, de vouloir commettre des actions violentes sur le sol français », a rapporté le ministre.
Selon son message et une source policière, Mahdi B. a été interpellé et placé en garde à vue lundi, puis une obligation de quitter le territoire français a été délivrée par la préfecture. Jugé en comparution immédiate, l’homme a été condamné à huit mois de prison ferme et écroué.
Selon la source policière, l’homme de 29 ans interpellé à Bondy (Seine-Saint-Denis) a été incarcéré mardi. La vidéo qu’il est soupçonné d’avoir mise en ligne aurait fait référence, en arabe, au terrorisme qui va « revenir » ou à « poser une bombe sur la Défense », selon cette source.
Les relations entre l’Algérie et la France, déjà tumultueuses, se sont récemment dégradées avec l’arrestation à Montpellier (Hérault) d’un influenceur algérien de 59 ans, « Doualemn », après une vidéo controversée sur TikTok. Monté dans un avion le 9 janvier à destination de l’Algérie, cet agent de maintenance, père de deux enfants, a été renvoyé en France le soir même. Le 12 janvier, sa détention a été prolongée de 26 jours par un juge.
Bruno Retailleau avait estimé qu’en le renvoyant à Paris, l’Algérie avait cherché à « humilier la France ». L’Algérie avait rejeté les accusations françaises d’« escalade » et d’« humiliation », citant une « campagne de désinformation » contre Alger.
Depuis début janvier, plusieurs autres influenceurs algériens et un Franco-Algérien ont été visés par des procédures en France pour discours de haine.