Il lui fallait un top 5 pour espérer valider son ticket pour le PGA Tour au départ de ce DP World Tour Championship. Antoine Rozner a fait mieux. Il prend la troisième place à égalité et rejoindra donc Matthieu Pavon et Victor Perez sur les circuits professionnels les plus relevés en janvier prochain…
Propos recueillis par Lionel VELLA, à Dubaï
Les yeux embués après avoir embrassé frère Olivier venu le surprendre de Paris pour assister à son « sacre » pour le Tournée de la PGA, Antoine Rozner est tombé en panne à la sortie de l’enregistrement.
GOLF PLANÈTE : Vous êtes officiellement sur le PGA Tour. Que ressens-tu en ce moment ?
Antoine ROZNER : Je suis super contente… C’est dur… Désolé (des larmes coulent sur ses joues) C’était tellement dur aujourd’hui ! Honnêtement, je suis super fier de moi. La façon dont je joue depuis trois semaines… (il s’arrête, submergé par l’émotion). C’est cool. Ce sont de bons moments…
GP : Votre frère Olivier, venu vous rejoindre aujourd’hui depuis Paris, est tout aussi ému que vous…
AR : C’est une belle surprise. Il y a mon frère, mon ami Louis (Cohen-Boyer), ma copine est là. Ce ne sont que des moments fous. Dans les rêves les plus fous, cela ne pourrait pas arriver. Ils m’ont surpris. Je leur ai demandé de ne pas venir vendredi soir parce que j’avais peur que cela me contrarie. Mais ils sont quand même venus. Bravo à eux !
GP : Comment avez-vous joué ce dernier trou, ce dernier par 5 du 18e qui vous envoie sur le PGA Tour avec ce superbe birdie ?
AR : C’était frustrant. Ça faisait quelques trous que je me suis mis en position birdie sur tous les trous et j’ai pris tous les bords, tous les bords (il répète plusieurs fois). Je n’ai pas trouvé la solution. Et le 18, j’ai fait un très mauvais drive. Je vise à droite. Je ne vise pas là (fond vert). C’est un coup du sort. Par contre, le coup de fer 2 derrière lui est incroyable. J’étais juste entre le fer 2 et le fer 3 et il me fallait un fer 3 assez mou, qui avait une chance de s’arrêter. J’ai fait l’astuce du jour. Honnêtement, je suis tellement heureux.
J’avoue que je ne sais pas ce qui va se passer… C’est tellement nouveau pour moi. Je ne connais pas le calendrier… je ne sais pas…
Antoine Rozner parle de son arrivée sur le PGA Tour
GP : Dans quelques semaines, vous débuterez peut-être un tournoi sur le PGA Tour, peut-être à Hawaï, peut-être à Torrey Pines où Matthieu Pavon s’est imposé en janvier dernier…
AR : J’avoue que je ne sais pas ce qui va se passer… C’est tellement nouveau pour moi. Je ne connais pas le planning… Je n’en sais rien… Tu peux me dire que je vais jouer n’importe où, j’y vais tout de suite… Je suis trop contente !
GP : Sixième à Abu Dhabi, troisième ici à Dubaï, peut-on dire que vous êtes l’un des grands acteurs du DP World Tour cette année ?
AR : J’espère en tout cas. Je joue pour la victoire depuis quelques semaines. Toute la semaine, j’ai vraiment bien joué même si c’était un peu plus dur aujourd’hui. J’ai beaucoup appris sur moi-même et sur mon jeu.
GP : Quelle a été la chose la plus difficile à gérer aujourd’hui dans votre jeu ?
AR : Les verts ! J’ai pris tous les côtés, c’était frustrant, je ne trouvais pas les solutions… J’étais frustré et pourtant j’ai dû tenir le coup, jusqu’au bout. Parce que j’étais toujours au courant…
GP : Aviez-vous réellement en tête ces fameuses projections sur le PGA Tour ?
AR : Bien sûr, j’y pensais. Après, c’est difficile de se projeter car il y a d’autres joueurs, on ne peut pas contrôler ce qu’ils font. Je voulais absolument faire un birdie sur les trois derniers et c’est ce que j’ai fait au 18. Je suis vraiment content !
Photo : ROSS KINNAIRD / GETTY IMAGES EUROPE / Getty Images via AFP