Après l’arrivée de Vincent Bolloré en 2014, Antoine de Caunes a perdu la présentation du « Grand Journal », qu’il a mal vécu. Il ne regrette cependant pas de faire toujours partie du groupe Canal+.
« Quand on voit la chaîne aujourd’hui, on se demande comment elle peut porter le même nom« , déclarait Omar Sy il y a quelques jours à propos de Canal+ dans La Tribune dimanche. Mais malgré tous les changements intervenus ces dernières années, certains visages sont restés fidèles comme Mouloud Achour ou Antoine de Caunes, qui n’a jamais quitté la chaîne depuis sa création en 1984. Ce lundi 4 novembre, il sera également aux commandes de l’émission spéciale qui célébrera les 40 ans de Canal+.
Antoine de Caunes défend son choix de rester sur Canal+
Cette semaine dans Télérama, Antoine de Caunes a répondu aux questions que certains se posent sur sa fidélité à Canal+ malgré les polémiques qui animent le groupe depuis l’arrivée de Vincent Bolloré comme actionnaire majoritaire : « Nous vivons dans un monde capitaliste assez brutal, et parfois cela se voit plus que d’autres. Je me méfie de la « moralité » ambiante. Je ne peux pas me sentir coupable ou complice de « crimes » que je n’ai pas commis. Je n’ai pas l’impression de briser une ligne morale ou d’avoir changé de nature pour continuer à exister dans un système qui est à l’opposé de qui je suis. Je travaille pour Canal+, qui fait partie d’un groupe où il y a d’autres chaînes avec des directions différentes. Je suis dans le vaisseau amiral, je n’ai jamais été du côté des extrêmes. (…) Connaissez-vous des gens du cinéma qui ne travaillent pas avec Canal ? Je ne sais pas. Pour autant, sont-ils les garants d’un système ?« . En 2019, il avait pourtant reconnu avoir hésité à quitter la chaîne.
L’époque où Antoine de Caunes rencontrait Vincent Bolloré
Antoine de Caunes a lui-même payé le prix de ce capitalisme impitoyable en 2015 lorsqu’il a été remplacé par Maïtena Biraben dans Le Grand Journal deux ans après son arrivée à la tête du talk-show. Les audiences en prennent alors un coup, et le programme est enterré deux saisons plus tard. Il dit avoir très mal vécu cette décision : «Je le prends très violemment. Je demande alors un rendez-vous avec Vincent Bolloré pour qu’il m’explique. Une heure seul. C’est la seule fois de ma vie où je l’ai vu« . Mais Antoine de Caunes bénéficie-t-il de la même liberté qu’avant ? Pas sûr, selon l’humoriste Charline Vanhoenacker, qui fait une révélation sur les coulisses de l’émission d’Antoine diffusée de 2015 à 2017. « Suite à une de mes chroniques où je grattais Bolloré, Antoine m’a dit qu’il y avait désormais des fléchettes sur mon portrait à Canal, et que ça n’arriverait pas. Je l’ai beaucoup dérangé avec ça« , balance-t-elle dans Télérama.