Anora de Sean Baker, notre critique Palme d’Or
CRITIQUE – Le film de l’Américain qui vient de réussir Anatomie d’une chute dépeint avec brio le mariage improbable entre une escort girl et le fils d’un milliardaire russe.
Pour les choses sérieuses, il y a les salons VIP. Les préliminaires se déroulent dans la grande salle du Quartier général, un club de strip-tease situé à Brooklyn. Les hommes d’affaires viennent s’y détendre, les maris y oublier leur vie de banlieue. Anora, qui préfère s’appeler Ani, exerce son métier avec une application qui force le respect. Cette brune impertinente ne manque pas d’esprit. À un client qui lui demande si sa famille sait qu’elle travaille dans un tel établissement, elle rétorque : « Est-ce que le vôtre sait que vous êtes ici ? »
Un soir, un jeune homme plutôt excité sollicite ses services. Ivan rit sans arrêt, fait couler de la vodka dans son cou, rince ses amis. Apparemment, ce fils d’un oligarque russe appréciait les talents d’Ani puisqu’il insistait pour avoir des rencontres privées avec elle. Pour des raisons financières, cela va de soi. Les choses se passent à merveille. La travailleuse du sexe est enchantée par la maison où vit le simplet qui passe son temps à jouer aux jeux vidéo ou à tirer sur son bang…