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Annonceurs et médias français demandent la suspension d’un nouvel outil Apple qui cache les publicités

Annonceurs et médias français demandent la suspension d’un nouvel outil Apple qui cache les publicités

Cet outil pointu permet aux utilisateurs de masquer manuellement une fenêtre pop-up ou des bannières publicitaires sur le navigateur Safari, et menace donc directement le modèle économique de la presse.

Dans la tourmente, annonceurs et médias français ont écrit une lettre ouverte à Apple exigeant la suspension d’un outil lui permettant de masquer les publicités sur son moteur de recherche, ont-ils annoncé mardi dans un communiqué. Baptisé « contrôle des distractions » (Ou « anti-distraction » en français), l’outil de pointage permet aux utilisateurs de masquer manuellement une fenêtre pop-up ou une bannière publicitaire sur le navigateur Safari. Cette fonctionnalité est disponible depuis septembre sur la dernière mise à jour du système d’exploitation d’Apple.

« Cela fait partie du modèle économique de toute la presse mais aussi des médias, des pure player (média 100% internet NDLR)et les fournisseurs de contenus et de services sur Internet de manière plus globale qui seraient supprimés »explique à l’AFP, Pierre Devoize, directeur général adjoint de l’Alliance Digitale, association professionnelle des acteurs du marketing numérique, à l’initiative de la lettre. La lettre a également été signée par l’Association française de la presse d’information générale (Apig), le Geste, l’organisation des éditeurs de contenus et de services en ligne, le Syndicat des régulateurs de l’Internet (SRI), l’Union des sociétés de conseil et d’achat de médias (Udecam) et l’Union des Marques, représentant au total plus de 800 entreprises.

Peur de l’automatisation

Pour ces professionnels, au-delà de l’impact économique, l’outil d’Apple risque « mettre en danger le respect par les acteurs de la réglementation européenne sur la protection des données »en donnant la possibilité de masquer les fenêtres de consentement aux traceurs publicitaires, appelés « cookies ». « On ne sait pas comment ça va évoluer »poursuit Pierre Devoize, dont « une peur massive » est-ce le masquage de « ces éléments de distraction ne sont plus de la nature de l’action positive d’un utilisateur, mais automatisés » finalement.

Contacté par l’AFP, Apple n’a pas fait de commentaire, mais a rappelé qu’il ne s’agissait pas d’un bloqueur de publicités, puisque celles-ci n’étaient pas définitivement supprimées par cette fonctionnalité. Il s’agit du deuxième courrier de l’Alliance numérique et de ses partenaires au géant à la pomme, le premier envoyé fin mai étant resté sans réponse, selon M. Devoize. Les signataires de la lettre réservent « le droit d’envisager une action en justice »En l’absence de réponse satisfaisante, ont-ils précisé dans leur communiqué.

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