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Anne Hidalgo choisit Rémi Féraud, fidèle parmi les fidèles, comme dauphin

Anne Hidalgo choisit Rémi Féraud, fidèle parmi les fidèles, comme dauphin

La maire sortante de Paris a annoncé mardi qu’elle ne briguerait pas un troisième mandat. Pour prendre sa relève, elle a choisi un candidat peu connu, mais très connaisseur des affaires parisiennes.

Après des fuites dans la presse et des rumeurs dans les couloirs, enfin le doublage en bonne et due forme. La maire de Paris Anne Hidalgo, qui l’a annoncé mardi matin dans un entretien à Monde qu’elle ne briguerait pas un troisième mandat, désigné à cette occasion celui qu’elle souhaiterait voir lui succéder à la mairie : Rémi Féraud. Quatre syllabes qui ne vous disent probablement rien. Pourtant, le sénateur parisien de 53 ans, qui dirige la majorité municipale depuis une décennie, est un fidèle parmi les fidèles, un membre historique du premier cercle du premier édile.

«  Je le connais bien, je l’aime depuis très longtemps ; c’est lui qui saura porter notre histoire et réinventer un avenir pour Paris »lui a dit le maire sortant. L’intéressé a récemment confié son désir de«  écrire un nouveau chapitre du même livre »déclarant «  assumer tout » des résultats de Bertrand Delanoë (2001-2014) et Anne Hidalgo (2014-2026). Une manière d’orienter sa candidature en cohérence avec la politique menée par les socialistes dans la capitale depuis 2001.

Il estime que ce positionnement constitue la bonne stratégie pour gagner l’assentiment des électeurs parisiens lors du scrutin de 2026, les Jeux olympiques ayant à ses yeux couronné la réussite du palmarès d’Anne Hidalgo. «  Je ne lâcherai pas la proie pour l’ombre »philosophe-t-il, heureux de pouvoir s’appuyer sur un quart de siècle de gouvernance socialiste. Il faut dire que le sénateur a été un acteur incontournable de l’ère Delanoë, dont il a beaucoup appris, puis, plus encore, du double mandat d’Anne Hidalgo.

Une stigmatisation indélébile

Élu conseiller municipal en 2001, il devient maire du 10e circonscription lors des élections municipales suivantes, en 2008. La même année, Rémi Féraud est propulsé à la tête de la fédération parisienne du Parti socialiste (PS), poste éminemment stratégique qu’il occupe jusqu’en 2015, avant de céder sa place à Emmanuel Grégoire, ancien premier adjoint (2018-2024) désormais déclaré dans la course à la mairie et auquel il devra donc faire face. Cette position de haut fédéraliste le conduira à co-diriger la première campagne municipale d’Anne Hidalgo en 2014. L’exécutif socialiste parisien sera ensuite nommé tête de liste aux élections sénatoriales de 2017. Élu à la Chambre haute, il laisse les rênes de la mairie d’arrondissement à Alexandra Cordebard, raffut de son prédécesseur.

Son mandat de neuf ans à la tête du 10e Le quartier aura été marqué par les attentats du 13 novembre 2015. La barbarie djihadiste tue à bout portant, dans un effusion de sang et de larmes : plus d’une centaine de cartouches de Kalachnikov ont été retrouvées devant les terrasses du Petit Cambodge et du Carillon, en le sud du quartier. Un stigmate indélébile pour l’élu. Rémi Féraud évoque également un combat politique qui démontre, selon lui, une forme de courage politique : il a été le premier à avoir connu l’installation de «  salles de tir » recherché par le gouvernement socialiste de Jean-Marc Ayrault en 2013. «  J’ai tenu bon, malgré une opposition farouche »il témoigne aujourd’hui.

Déficit de notoriété

Ce parcours marqué par un attachement à la vie locale, outre une fidélité sans faille à la maire de Paris depuis le début des années 2000, a convaincu Anne Hidalgo de choisir cette personne quasi inconnue pour tenter de lui succéder. «  Il a la solidité, le sérieux et la capacité nécessaires pour rassembler, elle croit à son entretien avec Monde. Rémi a toujours su entretenir une relation respectueuse, mais ferme, avec les partenaires de gauche qui font partie de notre équipe, et, en tant que sénateur depuis 2017, il a aussi une dimension nationale. »

Reste que le chemin pour accéder à la mairie de Paris, réputée la plus belle de la République, est encore long. Cela sera également semé d’embûches. Outre une opposition municipale à couteaux tirés, Rémi Féraud devra croiser le fer avec son ancien ami Emmanuel Grégoire, qui prépare sa candidature depuis plusieurs mois. Il lui faudra aussi rassembler le plus largement possible la gauche parisienne, à l’exception, prévient-il, de La France insoumise, qu’il déteste par «  principe moral « . «  Il ne faut pas se contenter de l’antisémitisme »affirme-t-il. Mais Rémi Féraud se dit certain que son travail de fond pour Paris depuis plus de vingt ans portera ses fruits, malgré son manque de notoriété.

En plus de gagner en popularité, le finaliste devra démontrer sa détermination à occuper un poste très exposé, qui nécessite de jongler entre enjeux ultralocaux et représentation internationale. Placide de tempérament, Rémi Féraud va devoir faire craquer l’armure. «  Quand je fais attention, ce n’est pas parce que je manque de volonté, c’est parce que je suis méthodique »précise-t-il, à toutes fins utiles.

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