Les autorités turques ont désigné le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) comme « probablement » responsable de l’attaque qui a fait cinq morts et plus d’une vingtaine de blessés mercredi près d’Ankara. Cette attaque, menée en représailles aux frappes turques contre des positions du PKK en Irak et en Syrie, visait les sièges des industries de défense turques. Le ministre de l’Intérieur, Ali Yerlikaya, a déclaré que « la manière dont cette action a été menée est très probablement liée au PKK », confirmant également que les deux assaillants ont été tués.
Le ministre de la Défense Yasar Güler a promis de punir les responsables. « Nous ne renoncerons pas à les poursuivre jusqu’à ce que le dernier terroriste soit éliminé et nous les ferons souffrir pour ce qu’ils ont fait », a-t-il déclaré. Peu après minuit, son ministère a annoncé avoir détruit « trente-deux cibles » du PKK et de ses alliés dans le nord de l’Irak et de la Syrie, soulignant que ces frappes aériennes se poursuivaient. Il a également assuré avoir agi en « défense » conformément à la Charte des Nations Unies.
Une enquête ouverte pour identifier les responsables
Une enquête a été ouverte pour identifier les responsables de l’attaque. « Le processus d’identification et la recherche d’empreintes digitales se poursuivent (pour déterminer) quelle organisation terroriste était à l’origine de l’attaque », a précisé Ali Yerlikaya. Le vice-président Cevdet Yilmaz a rendu visite aux blessés, confirmant que l’une des victimes était un chauffeur de taxi dont le véhicule avait été volé par les assaillants.
L’explosion, suivie d’échanges de tirs pendant plus d’une heure, a été qualifiée par certains médias d’attentat suicide. Des images diffusées par la presse montrent l’un des assaillants, vêtu de noir et armé d’un fusil d’assaut. Le président Recep Tayyip Erdogan a condamné cette « attaque ignoble » contre « l’une des locomotives de l’industrie de défense turque » et a promis de « briser ceux qui mettent les mains sales en Turquie ». « Notre lutte contre toutes les menaces terroristes se poursuivra avec détermination », a-t-il écrit sur X.
Condamnation internationale unanime
L’attaque intervient alors que des discussions politiques sur une solution négociée au conflit kurde commencent à émerger. Devlet Bahçeli, leader du parti nationaliste MHP et allié de Recep Tayyip Erdogan, a suggéré que le leader emprisonné du PKK, Abdullah Öcalan, prenne la parole au Parlement pour dissoudre son parti. Selahattin Demirtas, ancien chef du principal parti pro-kurde Dem, a également dénoncé l’attaque et appelé à une solution politique. « Si Öcalan prend une initiative et veut ouvrir la voie à une solution politique, nous le soutiendrons », a-t-il assuré.
L’attaque a été unanimement condamnée par la communauté internationale. L’OTAN, la Maison Blanche, le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell, la France, l’Italie, la Grèce et l’Allemagne ont exprimé leurs condoléances et leur soutien, rejoints dans la nuit par le Qatar, l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis. Le PKK, en lutte armée contre le gouvernement, avait déjà revendiqué une attaque similaire à Ankara en octobre 2023.