Angers, Lyon, Chambéry… Après le meurtre de Nahel, l’extrême droite passe à l’attaque

Les violences perpétrées à Angers, Lyon, Saint-Brieuc, Chambéry et Lorient par des groupes fascistes ne sont pas un hasard. Ils s’inscrivent dans une tentative de réparer les dégâts survenus depuis le meurtre de Nahel et l’impression que les forces de l’ordre ont été débordées pour nourrir leur fantasme de « guerre civile ».
A Angers, attentats en plein jour et retour du groupuscule Alvarium
Dans l’après-midi du vendredi 30 juin, alors qu’une quatrième soirée d’émeutes se profilait dans les villes françaises, des militants d’extrême droite, encagoulés, ont fait irruption dans une rue d’Angers (Maine-et-Loire) et tabassé des manifestants à coups de battes de baseball.
Le lendemain, une cinquantaine de ces voyous se rassemblent dans une salle fasciste du centre-ville d’Angers, devant laquelle des affrontements éclatent après 23 heures dimanche soir, un petit groupe équipé de boissons gazeuses et de battes de baseball sort une nouvelle fois pour chasser jeunes isolés. Cette fois, plusieurs jeunes Angevins s’étaient organisés et les avaient repoussés dans leurs locaux. Lundi soir 3 juillet, les rues d’Angers étaient en proie à une véritable bataille rangée.
Les fascistes d’Alvarium, groupe d’extrême droite dissous en 2021, organisent une nouvelle » ratonnade « . De plus en plus de jeunes angevins se regroupent pour repousser les attaques de l’extrême droite.
Des affrontements éclatent ce soir à #Angers entre émeutiers et militants d’extrême droite #émeutes #Nanterre #Nahel pic.twitter.com/qewdHz2Jld
— Citoyen anonyme (@AnonymousCitizen) 3 juillet 2023
A Chambéry, défilés et clashs au son de « La France aux Français »
Samedi soir, à Chambéry (Savoie), des militants d’extrême droite ont défilé en rang autour de la préfecture départementale, scandant : « Rouge blanc bleu, la France aux Français ! « . De la « ratons laveurs »et des affrontements ont eu lieu tout le week-end, et plusieurs vidéos postées sur les réseaux sociaux montrent les milices armées accompagnées de la police. Lundi soir 3 juillet, le mouvement fasciste local défilait toujours dans les rues de la ville, suivi par la police.
« Bleu blanc rouge, la France aux Français ».
A Chambéry une milice de nazis a erré la nuit dernière en pleine rue pour mener des rafles sous la protection des forces de l’ordre. Dans plusieurs villes de France on assiste à ce phénomène inquiétant. L’extrême droite passe à l’action. pic.twitter.com/77cFyxnE04— Thomas Doors (@Doors_Thomas) 4 juillet 2023
A Lyon, des fascistes armés qui veulent « faire des Noirs et des Arabes »
Samedi soir encore, entre 50 et 100 fascistes lyonnais sont sortis armés du Vieux Lyon pour s’en prendre à des jeunes isolés. Ils se sont ensuite rassemblés sur le parvis de la mairie, place des Terreaux, avant d’être repoussés par les forces de l’ordre.
Encore une fois, vous pouviez entendre chanter « Bleu, blanc, rouge, la France aux Français !« . Parmi ce groupe, aucune interpellation n’a été annoncée par la préfecture. Cependant, le soir même, deux militants d’extrême droite ont été interpellés dans une voiture avec de fausses plaques d’immatriculation. Ils avaient 3 fusils avec des centaines de cartouches et l’un d’eux a déclaré qu’il voulait « devenir noir et arabe», selon Le Monde.
⚠️Alerte à Lyon : environ 80 à 100 fascistes armés viennent de quitter le Vieux Lyon, actuellement place des Terreaux, pour s’en prendre à des jeunes isolés.
Grande vigilance ce soir dans les rues de Lyon, ne restez pas seul. pic.twitter.com/dNUx2kd0EX
— Raphaël Arnault (@ArnaultRaphael) 2 juillet 2023
A Lorient, une milice à qui la police laisse les mains libres
Les faits, rapportés par Mediapart, se déroulent le 30 juin, dans le centre-ville de Lorient (Morbihan). Une trentaine d’hommes et quelques femmes vêtus de tenues sombres font irruption à 22h30 au milieu des forces de l’ordre. Leur but : procéder à des arrestations sauvages et à des passages à tabac de jeunes qui s’y étaient rencontrés via le réseau social TikTok, dans le but de brûler voitures et poubelles.
Des témoins rapportent ainsi des courses-poursuites contre ces jeunes, remis à la police après avoir été rattrapés et agressés. Ce dernier reconnaît avoir laissé le champ libre aux membres de cette milice« anti-casseurs »autoproclamé, une partie de la soirée, avant de trancher, notant «qu’ils allaient un peu fort »pour les disperser.
A Saint-Brieuc, un groupe cagoulé attaque un festival
Du côté de Saint-Brieuc, dans les Côtes-d’Armor, les groupes d’extrême droite étaient aussi de sortie le week-end dernier, cette fois sans lien direct avec les émeutes qui ont agité de nombreuses villes. Les casseurs ont attaqué le festival Bretagne Ouverte et Solidaire, organisé par le Collectif Vigilance Antifasciste du département.
En début de soirée, samedi 1er juillet, une vingtaine d’individus cagoulés et armés ont attaqué les participants. Comme depuis des mois contre l’installation de centres pour migrants, de projets scolaires, de lectures par des drag queens, une frange de l’extrême droite continue de se mobiliser localement pour diffuser ses idées réactionnaires et xénophobes à travers des combats locaux. Et poursuivre les militants antifascistes
A Saint-Brieuc, samedi, huit personnes ont été blessées dans les heurts, selon le collectif à l’origine du festival. Et, selon Ouest France, deux ont été interpellés et placés en garde à vue.
Des fascistes ont attaqué cet après-midi le festival Bretagne Ouverte et Solidaire organisé par le Collectif Vigilance Antifasciste 22 à Saint-Brieuc
Quelques heures plus tôt @Ludivine_Bantig y est intervenu.
Ils ont été très vite chassés du festival pic.twitter.com/hCrGDexxIk—Alayn (@alay3n) 1 juillet 2023
Grb2