Andy Kerbrat : pris en flagrant délit d’achat de drogue, que risque le député ?
Le député LFI de Loire-Atlantique, Andy Kerbrat, a été pris en flagrant délit d’achat de drogue.
L’élu est poursuivi par la justice et fera l’objet d’une ordonnance pénale.
Et ce, malgré l’immunité parlementaire dont il bénéficie.
Un député au tribunal. L’élu LFI de Loire-Atlantique, Andy Kerbrat, a reconnu, mardi 22 octobre, avoir été pris en flagrant délit d’achat de stupéfiants et a annoncé qu’il entamait une «protocole de soins ». Selon le parquet de Paris, le parlementaire est poursuivi pour usage de stupéfiants et convoqué pour notification d’une ordonnance pénale. Et ce, malgré son immunité.
Dans le détail, Andy Kerbrat n’a pas été placé en garde à vue le 17 octobre au moment des faits, mais entendu au commissariat en audience publique. Il dit de se mettre « à la disposition de la justice« qui le convoquera »dans le cadre d’une ordonnance pénale« . En bref : il s’agit d’une procédure pénale simplifiée, sans procès, qui s’applique à certains délits, de faible gravité et sans récidive. Elle est proposée par le procureur et décidée par le juge. Quel est le risque ? élu ? Pas de prison peine, mais une amende ne dépassant pas 5 000 euros.
Immunité pouvant être levée
Mais en théorie, un député bénéficie de son immunité parlementaire. A savoir un régime juridique particulier permettant de préserver son indépendance. L’article 26 de la Constitution précise ses contours : « Aucun parlementaire ne peut faire l’objet, en matière pénale ou correctionnelle, d’une arrestation ou de toute autre mesure privative de liberté ou restrictive de liberté sans l’autorisation du bureau de l’assemblée dont il est membre.». Et la Constitution précise : «Cette autorisation n’est pas requise en cas de crime ou de délit flagrant ou de condamnation définitive.« D’où la procédure en cours concernant Andy Kerbrat.
L’immunité parlementaire reste néanmoins une prérogative des députés. Elle se divise en deux catégories : l’irresponsabilité et l’inviolabilité. Le premier « protège les parlementaires de toute poursuite pour des actes liés à l’exercice de leur mandat ». Cela leur évite des procédures pour des actes accomplis dans le cadre de leur fonction, comme des propositions législatives ou des rapports. Concernant l’inviolabilité, il « vise à éviter que l’exercice du mandat parlementaire soit entravé par certaines actions pénales visant des actes commis par des députés en tant que simples citoyens..
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Malgré cette protection, l’immunité peut être levée. C’est le bureau de l’Assemblée qui a ce droit. Il est composé du président de l’Assemblée, des six vice-présidents, des trois questeurs et des douze secrétaires. Une dizaine de députés ont vu leur immunité parlementaire levée en France depuis 1995, comme le député Damien Abad en mai 2023.