Amputé des quatre membres, un député britannique reçoit une standing ovation à son retour au Parlement
Craig Mackinlay a souffert d’une septicémie en septembre et a passé 16 jours dans le coma provoqué avant d’être amputé en décembre. Il est revenu au Parlement britannique ce mercredi 22 mai, avec des prothèses de jambes et de mains.
Il se présente comme le premier « adjoint bionique ». Un élu britannique a reçu une standing ovation pour son retour au Parlement ce mercredi 22 mai, huit mois après un choc septique qui a entraîné l’amputation de ses deux jambes et de ses deux bras.
Craig Mackinlay a été hospitalisé en urgence en septembre dernier après avoir souffert d’un sepsis, c’est-à-dire une complication très grave d’une infection pouvant entraîner une défaillance des organes internes (poumons, reins, cœur…). Il a passé 16 jours dans le coma provoqué avant d’être amputé en décembre.
Déterminé à continuer de siéger, l’élu de 57 ans, qui se qualifie de « bionique » en référence à ses prothèses, a fait son retour lors de la séance de questions hebdomadaire avec le Premier ministre Rishi Sunak.
Une ovation des députés
Accueilli par une standing ovation à la Chambre des Communes, il a levé le bras, brandissant sa prothèse, puis, durant la séance, a pris la parole. Visiblement ému, il a fait rire ses collègues parlementaires en s’excusant d’avoir enfreint les règles rigides du Parlement britannique, comme l’interdiction d’applaudir.
« Je porte des baskets, mon pied en plastique ne rentrait pas dans mes chaussures et ma veste était trop petite pour le bras bionique ! » s’est-il exclamé, remerciant sa famille et sa femme pour leur dévouement ainsi que les soignants pour l’avoir sauvé alors qu’il était « proche de la mort ».
Dans un entretien à la BBC, l’élu conservateur a déclaré s’être couché tôt la veille de son hospitalisation, pensant avoir contracté un simple rhume. Mais son état s’est dégradé dans la nuit et sa femme a appelé les secours.
« On pourrait dire que j’ai de la chance »
Une demi-heure après son admission à l’hôpital, son corps était « devenu bleu », un effet secondaire d’un choc septique, a-t-il expliqué. Après 16 jours passés dans un coma artificiel, ses chances de survie étant estimées à 5 %, il a été transféré dans un hôpital de Londres, près du Parlement.
Le député n’en garde quasiment aucun souvenir, en raison de l’effet des médicaments administrés, mais se souvient des discussions autour de lui au sujet de ses membres devenus noirs et rigides. Le 1er décembre 2023, l’opération d’amputation a eu lieu. À son réveil, il a déclaré s’être senti « étonnamment stoïque » en découvrant son nouveau corps enveloppé de bandages.
« Ils ont réussi à sauver (mes membres) jusqu’aux coudes et au-dessus de mes genoux », a-t-il décrit. « Alors on pourrait dire que j’ai de la chance. » Le député, élu depuis 2015, a alors reçu des prothèses de jambes et de mains.
Il veut sensibiliser les gens au sepsis
Craig Mackinlay a continué à travailler depuis son lit d’hôpital, tout en entreprenant sa rééducation. Le 28 février, cinq mois après son choc septique, il recommence à marcher sans assistance. Il apparaît aujourd’hui avec ses nouveaux membres et sa mâchoire marquée de cicatrices : « J’essaie de me faire pousser une barbiche pour les couvrir. »
Le député a déjà annoncé son intention de se présenter à nouveau dans sa circonscription de Kent (sud-est de l’Angleterre) aux élections législatives prévues cette année, contrairement à nombre de ses collègues conservateurs qui ont déjà annoncé qu’ils jetteraient l’éponge alors que l’opposition travailliste est largement en tête dans les sondages. Il dit vouloir sensibiliser les politiques à la réalité du sepsis, qui provoque chaque année environ 48 000 décès au Royaume-Uni.
Il a profité de son premier discours à la Chambre des communes mercredi pour demander au Premier ministre d’œuvrer à une meilleure information sur les « premiers signes de sepsis » : « Cela n’aurait pas fonctionné pour moi, c’est arrivé trop vite et trop soudainement. mais beaucoup de gens ont quelques jours devant eux. Si nous pouvons empêcher quelqu’un de finir comme moi, je dirais que c’est un bon résultat.