Du 14 au 25 mai, notre envoyé spécial sur la Croisette résume les temps forts du 77e Festival de Cannes.
Ce jeudi, Gilles Lellouche a épaté le public du Palais avec « L’Amour Ouf », une comédie romantique violente et musicale de plus de trois heures avec Adèle Exarchopoulos et François Civil.
Arrivé sur la Croisette après avoir fui l’Iran, le réalisateur Mohammad Rasoulof a accordé sa première interview à la veille de la présentation de son nouveau film.
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Cannes 2024 : une édition « hollywoodienne »
Le soir de la compétition, c’est une bonne grosse tranche de cinéma que Gilles Lellouche a offert sur la Croisette avec Ouf, l’amour. Sous les fausses apparences d’un film de gangsters, l’acteur-réalisateur change de registre après Le grand bain et dépeint l’histoire d’amour entre Clotaire (Malik Frikah), une jeune fille du Nord de la France, et Jackie (Mallory Wanecque), le bon élève qui n’apprécie pas ses manières de mauvais garçon. Jusqu’au jour où il franchit la ligne rouge après s’être mêlé aux gangsters locaux. Du jour au lendemain, les amoureux sont séparés. Et se retrouvera (peut-être) dix ans plus tard sous les traits de François Civil et Adèle Exarchoupolos, le nouveau couple star du cinéma français.
La caméra tourne, les dialogues volent, les coups de poing aussi et la bande-son explose de tubes rock et rap des années 1980 et 1990 pendant trois heures qu’on ne voit pas passer. Alain Chabat dans le rôle de Papa Poule, Jean-Pascal Zadi, Raphaël Quenard et Élodie Bouchez complètent le casting de ce grand film populaire dans le bon sens du terme. Si le jury de Greta Gerwig le manque, le public pourrait bien lui faire un triomphe lors de sa sortie le 16 octobre. »Merci pour vos applaudissements !« , a lancé Gilles Lellouche à l’issue de la projection officielle très applaudie. « Cela signifie que vous avez compris la déclaration d’amour que nous vous avons faite… Et que vous nous la rendez !« .
Anti-Bollywood en compétition
L’Inde est présente pour la première fois depuis 30 ans en compétition. Et son représentant, le jeune réalisateur Payal Kapadia, ne s’adonne pas vraiment aux chorégraphies folles de Bollywood. Son film Tout ce que nous imaginons comme lumière met en scène deux infirmières de Mumbai qui remettent en question leur vie amoureuse. On n’a plus de nouvelles de son mari parti travailler en Allemagne. La seconde flirte en secret avec un garçon qui n’est pas celui que ses parents rêvent d’épouser. Ce long métrage impressionniste qui interroge les émotions de ses héroïnes se veut presque relaxant au terme d’une compétition souvent mouvementée, pour ne pas dire brutale. Grâce à sa sublime photo, il dégage un magnétisme qui fait presque oublier ses courtes longueurs.
Les stars affluent vers amFAR…
Il y avait du beau monde jeudi soir à l’Eden Roc, le célèbre palais du Cap d’Antibes, pour assister au traditionnel gala de l’amfAR, la Fondation américaine de recherche sur le sida. Demi Moore qui ne quitte plus la Croisette, à 48 heures de la liste, où on pourrait bien la voir repartir avec le prix d’interprétation pour La substance. Mais aussi Diane Kruger, Michelle Yeoh, Andie MacDowell, Cher, Kelly Rowland, Sarah Ferguson ou encore Lena Situations, la reine des influenceuses françaises qui a enfin fait son apparition sur un tapis rouge de la Croisette. Phew!
…et le mécontentement social persiste
Les salariés qui ont appelé à la grève lors de ce Festival de Cannes dénoncent des promesses »pas à la hauteur » de leurs revendications, à l’issue d’une réunion avec les pouvoirs publics. Le mouvement lancé par le collectif Sous les écrans la dèche réclame l’affiliation de tous les salariés des festivals de cinéma au régime des intermittents, pour garantir leurs revenus s’ils disent avoir été adhérés. par les représentants du festival et les syndicats, « les ministères de la Culture et du Travail ont rejeté toute hypothèse de mesures exceptionnelles pour résoudre rapidement le problème du niveau de vie« , ont-ils déploré dans un communiqué.
Première télé pour Rasoul de l’exilé
Il est arrivé à Cannes pour présenter Graines de figuier sauvage Vendredi soir en compétition. Une semaine après avoir quitté l’Iran suite à sa condamnation à cinq ans de prison en raison de ses positions contre le régime de Téhéran, le cinéaste Mohammad Rasoulof était l’invité jeudi de l’émission « C Ce Soir » sur France 5. »Tous les Iraniens qui ont dû quitter ce régime gardent une valise dans l’espoir de pouvoir revenir« , a-t-il confié pour sa première apparition à la télévision. Regardez…
Le look du jour
Ceci n’est pas une archive du Festival de Cannes. Mais bel et bien une photo prise ce jeudi soir sur les marches de Tout ce que nous imaginons comme lumière. Ce sosie presque parfait de Michael Jackson a littéralement enchanté les fans et les photographes. Bluffant, n’est-ce pas ?
La compétition se termine donc ce vendredi avec la présentation du film de l’Iranien Mohammad Rasoulof Graines de figues sauvages. Et celui de Le bien le plus précieux, un long métrage d’animation de Michel Hazanavicius d’après le conte de Jean-Claude Grumberg sur un bébé qui s’échappe du train emmenant sa famille à Auschwitz. Il sera ensuite temps pour Greta Gerwig et son jury de débattre pour déterminer les gagnants de la 77e édition. Les favoris de la Croisette ? Si l’on en croit la presse française, Jacques Audiard repart avec une longueur d’avance avec Émilie Pérez. Mais dans la presse internationale, le film le mieux noté est actuellement Anora par l’Américain Sean Baker. Le suspense…