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Amiante : après 25 ans d’enquête, la Cour de cassation doit rendre sa décision dans l’affaire Eternit

Amiante : après 25 ans d’enquête, la Cour de cassation doit rendre sa décision dans l’affaire Eternit

Vingt-huit ans après le dépôt de plaintes de victimes contre le groupe de production d’amiante Eternit, la Cour de cassation rendra lundi 2 septembre une décision très attendue. La plus haute juridiction entend se prononcer sur l’ordonnance de non-lieu rendue en 2019 par les juges d’instruction dans cette affaire, et confirmée en 2023 par la cour d’appel de Paris.

Le groupe Eternit est le premier producteur français d’amiante-ciment et l’un des premiers visés par une plainte de ce type, déposée en octobre 1996 par d’anciens salariés exposés à ce matériau. Reconnu cancérigène par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) en 1973, l’amiante n’est interdit en France que depuis 1997. « Mon mari a travaillé dans l’usine pendant 25 ans et est parti à la veille de notre 50e anniversaire de mariage. Eternit m’a enlevé mon mari », avait dénoncé l’an dernier la veuve d’un des ouvriers ayant travaillé au contact de l’amiante dans une usine du groupe à Vitry-en-Charollais (Saône-et-Loire).

 » Nous nous battrons jusqu’à la fin »

La confirmation du non-lieu avait poussé l’Association nationale de défense des victimes de l’amiante (ANDEVA) et la Coordination Eternit à se pourvoir en cassation. «  « n’abandonne pas »Ces groupes veulent que les dirigeants de l’entreprise soient condamnés pénalement : «  C’est notre objectif et nous nous battrons jusqu’au bout. » a déclaré Jean-François Borde de l’association Andeva et ouvrier à l’usine Eternit de Vitry-en-Charollais depuis 34 ans sur France 3.

Dans l’ordonnance de non-lieu du 10 juillet 2019, les magistrats avaient considéré que « étant donné l’impossibilité de dater l’empoisonnement des plaignants, il apparaît impossible de déterminer qui était aux commandes au sein de l’entreprise (…) et quelle réglementation était en vigueur à cette date inconnue ».

Une commande vécue comme une « un véritable déni de justice » par les membres de l’association Andeva qui, dans un communiqué publié à l’époque, estimaient que « la responsabilité pénale ne requiert pas l’existence d’une date précise d’intoxication ni pour caractériser le lien de causalité ni pour attribuer l’infraction à une personne déterminée ».

Dans cette affaire, quinze responsables ont été pointés du doigt : cinq anciens directeurs de site ou cadres de l’entreprise ainsi que la personne morale Eternit qui ont été mis en examen pour homicides involontaires et blessures, tandis que six membres du groupe et quatre anciens inspecteurs du travail ont été placés sous le statut intermédiaire de témoin assisté.

Au moment de l’arrêté de licenciement, le secrétaire national d’Andeva, Alain Bobbio, s’est montré catégorique dans un communiqué : « Les magistrats, après plus de 20 ans d’enquête, n’ont écouté que le point de vue des employeurs »il avait dénoncé.

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