ambition à la baisse de l’État avec la seule nationalisation des supercalculateurs
Nouveau rebondissement dans le dossier Atos. L’État est entré en négociations exclusives avec le groupe numérique pour l’éventuelle acquisition de l’intégralité des activités Informatique avancée, qui a généré un chiffre d’affaires d’environ 570 millions d’euros et emploie 2 500 personnes principalement en France. Il a déposé dimanche une offre d’une valeur d’entreprise de 500 millions d’euros qui pourrait s’élever à 625 millions d’euros, suppléments de prix compris. L’exclusivité de l’Etat, qui devra effectuer un premier versement de 150 millions d’euros à Atos dès la signature du transfert (Contrat d’achat d’actions), est accordée jusqu’au 31 mai. Il s’agit d’un changement de stratégie majeur pour l’État, qui souhaitait en avril dernier acquérir l’ensemble des activités Big Data & Cybersécurité (BDS) pour un montant de 700 millions d’euros.
Cette ambition de nationaliser BDS a même été confirmée par l’État en juin. A ce titre, il avait soumis une offre non contraignante en vue de nationaliser cette activité qu’il considérait comme souveraine. Et puis plus rien jusqu’au 7 octobre, date à laquelle Atos a annoncé l’expiration de l’offre non engageante sur BDS du gouvernement français reçue le 14 juin, et révisée le 30 septembre. Suite à ce communiqué, Atos a indiqué que les discussions relatives au L’éventuelle acquisition par l’État français des activités de BDS (Advanced Computing, Mission-Critical Systems and Cybersecurity Products) s’est poursuivie jusqu’à ce nouveau rebondissement. , ce qui marque clairement un net déclin des ambitions de l’État.
Atos, toujours vendeur de BDS
Toutefois, Atos reste toujours vendeur des activités Systèmes Mission-Critiques et Produits de Cybersécurité. Le groupe a précisé qu’il « s’engagerait à lancer un processus organisé de cession de ses activités Produits de Cybersécurité et Systèmes Critiques pour Mission, qui ont généré un chiffre d’affaires d’environ 340 millions d’euros en 2023 ». Thales et Airbus devraient logiquement s’intéresser beaucoup à ces deux activités BDS, finalement vendues au coup par coup. Cette filiale d’Atos a réalisé 1,42 milliard d’euros de chiffre d’affaires révisé en 2023. Le groupe mise sur la poursuite de la croissance du chiffre d’affaires BDS dans les années à venir, il devrait s’élever à 1,53 milliard en 2024, puis 1,74 milliard en 2025, 1,94 milliard en 2026, et , enfin, 2,17 milliards en 2027.
Finalement, l’État a revu à la baisse ses ambitions en rachetant Atos Informatique avancée. Cette activité conçoit et fabrique des serveurs performants ainsi que des supercalculateurs, technologies critiques dont les applications au profit de la défense et de l’industrie française sont essentielles pour la souveraineté de la France, a estimé le ministère de l’Économie, des Finances et de l’Industrie. Très concrètement, les activités Informatique Avancée d’Atos regroupent les divisions Calcul Haute Performance (HPC) & Quantique ainsi que les divisions Informatique de Gestion & Intelligence Artificielle. «Cette étape clé confirme la solidité du projet de l’Etat sur ces activités régaliennes»il a souligné.
« L’ouverture de discussions exclusives entre l’État et Atos constitue une première étape cruciale, non seulement pour le redressement et la restructuration du groupe mais également pour sécuriser l’activité stratégique des supercalculateurs. C’est le rôle de l’État de garantir, en tant qu’actionnaire lorsque cela est justifié, la pérennité et le développement des activités industrielles les plus stratégiques pour notre souveraineté », a déclaré le ministre de l’Économie, des Finances et du Développement. Industrie, Antoine Armand.
Action préférentielle pour d’autres activités souveraines
Les autres activités régaliennes du groupe Atos font déjà l’objet d’une protection adéquate à travers la convention et l’action préférentielle dont bénéficie l’Etat. Leur vente sera réalisée par Atos dans le cadre d’un processus distinct et sur la base d’une liste d’acquéreurs potentiels agréée par l’Etat. Dans le prolongement de l’accord conclu entre Atos, Bull SA et l’État le 26 juin 2024, Atos a annoncé début novembre que Bull SA avait émis le 8 novembre une action préférentielle au profit de l’État français afin de protéger les intérêts de la souveraineté nationale sur certaines activités. réalisée par Atos.
Pour Atos, cette cession, si elle se concrétise, aura un effet de levier attendu pour 2027 dans le cadre de la restructuration financière en cours, dont le plan de sauvegarde a été approuvé le 27 septembre et décidé par le Tribunal de Commerce Spécialisé de Nanterre le 24 octobre 2024. . Atos souffre d’un manque de visibilité. Cela a conduit un certain nombre de clients à résilier des contrats ou à reporter l’attribution de nouveaux contrats, préférant attendre la finalisation du plan de restructuration financière d’Atos. Ainsi, le business plan de BDS a été revu à la baisse pour s’aligner sur la dynamique commerciale actuelle.