Nouvelles sportives

ambiance, Snoop Dogg, premier titre… Au Concorde, le breakdance a connu une entrée olympique historique

Les Jeux Olympiques de Paris 2024 ont accueilli la première compétition de breakdance de l’histoire olympique, avec le tournoi féminin vendredi.

France Télévisions – Éditorial Sport

Publié


Temps de lecture : 4 min

La Chinoise Qingyi Liu, b-girl 671, lors des quarts de finale du tournoi olympique, à la Concorde, le 9 août 2024. (FRANK FRANKLIN/AP/SIPA)

Une piste de danse ronde aux tons noirs et violets a remplacé le panier de basket 3×3. Dans une chaleur humide, le public attend avec inquiétude les premières notes de musique qui s’élèvent des platines. Un remix de « Argent et or » de Tom Zé, et les premiers danseurs sont lancés. A l’unisson, les DJ et les b-girls ont donné, vendredi 9 août, peu après 16 heures, le coup d’envoi de l’aventure olympique du breakdance, ajoutée au programme de Paris 2024 après avoir fait des émules aux Jeux de la Jeunesse de Buenos Aires en 2018.

Vendredi, au Concorde, il y avait quelque chose de nouveau et d’inédit dans l’air parisien. « Aujourd’hui c’est historique, car le breakdance est aux Jeux Olympiques »a crié l’animateur d’une des manifestations centrées autour de la pause, une heure avant le premier bataille. « Il c’est super important parce qu’on sera visible partout dans le monde, ça sera diffusé »explique Niko Noki, ancien danseur français qui assistera à la compétition masculine samedi.

Le public, lui aussi, est séduit par l’idée d’assister à cette première. « Je suis vraiment content qu’on parle de la pause, j’ai l’impression que les Jeux olympiques ont déjà apporté beaucoup de lumière »se réjouit Walid, 16 ans, venu avec son groupe d’amis avec qui il pratique la discipline en loisir. Pour lui, l’arrivée du breakdance aux JO « Cela le rend vraiment reconnu comme un sport autant que comme une danse ». Parmi les spectateurs, oOn y retrouve un savant mélange d’initiés et de novices, tous s’accordant à dire que le breakdance a sa place dans la grande messe olympique. « Les mouvements qu’ils font, l’intensité, ce n’est pas moins impressionnant que celui des gymnastes ou des nageurs artistiques. »a assuré Natacha, venue avec ses deux petits enfants pour « découvrir quelque chose de nouveau ».

Des spectateurs assistent vendredi 9 août à l'entraînement des b-girls et b-boys dans le parc urbain de la Concorde, pour les premières épreuves de breakdance des Jeux Olympiques. (MAYLICE LAVOREL / FRANCEINFO SPORTS)

Vendredi, la discipline s’est montrée au monde tout en conservant ses particularités cultivées depuis son apparition dans les rues de New York dans les années 70. Tel un symbole, c’est Snoop Dogg, figure du rap et du hip-hop, qui a ouvert la séance avec les trois coups, dont la musique d’annonce signée Jean-Baptiste Lully semblait presque anachronique. Au micro, deux maîtres de cérémonie pour faire vivre la compétition, présenter les b-girls, diffuser les règles et chauffer le public. bataille« Talash », membre de l’équipe de réfugiés qui a fui l’Afghanistan à l’âge de 19 ans, a affiché le message « Libérons les femmes afghanes » sur une cape.

Les passages s’enchaînent les uns après les autres avec peu de temps morts, et un niveau très varié. « C’était tellement bien, j’ai senti l’énergie du public, ils m’ont vraiment porté »ont apprécié avec le sourire la jeune française Sya Dembélé « Syssy » (16 ans) à l’issue de la phase de poules. Dans l’ensemble, les b-girls ont apprécié l’ambiance festive et l’organisation de la compétition. Les craintes de voir la discipline trop modifiée pour s’adapter au moule olympique étaient réelles dans l’environnement. « Je suis tellement heureuse que nous ayons eu cette plateforme, la musique à laquelle nous avons l’habitude de nous exprimer, sans restrictions, de super MC, nos noms de b-girl, cela ressemble vraiment à tout ce à quoi nous sommes habitués. »a salué le « Raygun » australien après la phase de groupe.

Malgré quelques averses, et la concurrence des prolongations de la finale de football retransmises sur les écrans géants du reste du parc urbain, la pause est restée l’attraction principale jusqu’à la fin de la soirée pour les 5 500 spectateurs. Pas le plus grand public devant lequel les b-girls ont dansé, mais sans doute le plus singulier. « Ce sont des gens qui viennent avec un œil neuf, donc on sent que quand ils vibrent, c’est avec beaucoup de sincérité »l’autre Tricolore, « Senorita Carlota », a été déplacée.

Après six batailles En moins de six heures, le Japonais « Ami » a été sacré premier champion olympique de break, s’imposant en trois rounds face au Lituanien « Nicka » en finale, à la nuit tombée. Quelques minutes plus tôt, la première médaille, le bronze, avait été attribuée au Chinois « 671 ». Une première, et peut-être déjà une dernière, depuis laLa discipline, présente presque fugitivement à Paris, n’a pas été reconduite à Los Angeles en 2028. « C’est peut-être la seule fois où l’on danse aux JO, j’ai voulu en profiter »a reconnu « Syssy », éliminé en quart de finale. Avant de repartir, le break a surtout réussi sa grande entrée. Et il reste une journée, samedi, pour en profiter.

Jeoffro René

I photograph general events and conferences and publish and report on these events at the European level.
Bouton retour en haut de la page