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ambiance, billetterie, transport, sécurité… Nous avons dressé le bilan des Jeux de Paris



Après le succès des Jeux olympiques en plein été, le « match retour » promis par Tony Estanguet a bel et bien eu lieu. Notamment dans les tribunes, où le public a répondu présent.

Comme un « après » qui se prolonge jusqu’aux petites heures du matin. La ferveur exceptionnelle que la France a connue lors des Jeux Olympiques s’est bel et bien perpétuée avec Jeux paralympiques. Bien aidés par la belle moisson de 75 médailles de la délégation française (19 d’or, 28 d’argent et 28 de bronze), les organisateurs peuvent se réjouir d’un parcours quasi sans faute.

Une ambiance au top, des billets qui partaient à vau-l’eau jusqu’à la dernière minute, un système de sécurité qui tenait… Alors que le rideau est enfin tombé sur Paris 2024 dimanche 8 septembre, franceinfo fait le point sur cet événement qui avait été annoncé comme « historique », « atypique » Et « hors du commun » par ses organisateurs.

Les cérémonies d’ouverture et de clôture sont les bienvenues

Pas de défilé le long de la Seine, mais un coup d’envoi donné une fois au cœur de Paris, et non dans un stade comme c’est souvent le cas. Au total, 140 danseurs, dont 16 handicapés, se sont produits pendant plus de trois heures La cérémonie d’ouverture des Jeux paralympiques le Place de la Concorde, mercredi 28 août.

Nommé « Paradox », il a été conçu pour être publié « clichés héroïques concernant les personnes handicapées, car ce n’est pas être un héros que de relever des défis quotidiens (…) liés aux barrières sociétales et urbaines », avait expliqué au préalable le directeur artistique Thomas Jolly.

Le chanteur lillois Lucky Love, qui souffre d’agénésie, une malformation in utero rare qui l’a fait naître sans bras gauche, a choqué la célèbre place parisienne et les téléspectateurs en interprétant My Ability.

C’est la même émotion qui a envahi le Stade de France, onze jours plus tard, dimanche, à l’occasion de la cérémonie de clôture. Un spectacle de 2h30 qui a ébloui les 60 000 spectateurs présents au Stade de France. L’émotion, notamment, lorsque Aurélie Aubert, médaillée d’or en boccia, a éteint la flamme en soufflant dessus. Le point final d’un « été historique » OMS « restera gravé en nous »a salué Tony Estanguet dans son discours.

Une ambiance festive et conviviale

Pas de problème si vous avez en tête Johnny Hallyday, Joe Dassin, Edith Piaf ou Charles Aznavour. C’est même normal. Comme lors des Jeux Olympiques, les DJ recrutés pour animer les Jeux Paralympiques ont également « pioché » dans une playlist très francophone pour mettre l’ambiance. Parmi les hits, Que je t’aime, Encore, Et Les Champs-Elyséestoujours.

Sur le célèbre « De grosses têtes » en PVC, brandies par les supporters en tribunes, pas de Léon Marchand, Teddy Riner ou Félix Lebrun cette fois, mais Alex Portal, Frédéric Villeroux ou Timothée Adolphe. Parmi les moments forts vécus en tribunes, on retiendra la vague silencieuse lancée par un Stade Tour Eiffel plein à craquer, à l’occasion du match de cécifoot entre la France et le Brésil.

Que ce soit au Stade de France pour l’athlétisme, à Paris La Défense Arena pour la natation ou au vélodrome de Saint-Quentin-en-Yvelines pour le cyclisme sur piste, partout, le soutien du public français a été inconditionnel. Tellement fort qu’il a surpris les athlètes français eux-mêmes. «  Avant les Jeux, j’imaginais une ambiance folle, mais (ce qui se passe) est dix fois plus fort que ce que j’imaginais, a a témoigné Antoine Praud, médaillé de bronze au 1 500 m . La foule m’a porté tout au long du parcours. Dès que je suis entré sur la piste, le stade était en émoi. Dans la dernière ligne droite, mes oreilles bourdonnaient tellement la foule était bruyante. « Avec un public comme celui-là, on ne peut pas abandonner » a soutenu la paracycliste Marie Patouillet, multiple médaillée au vélodrome de Saint-Quentin-en-Yvelines.

Les tribunes étaient pleines jusqu’à la dernière minute

Les maîtres d’œuvre des Jeux de Paris 2024 ont toujours assuré que le succès des Jeux olympiques entraînerait avec lui celui des Jeux paralympiques. Ils avaient raison. Les images diffusées fin juillet, début août à la télévision et sur les réseaux sociaux ont fait des envieux, et convaincu certains sceptiques de prendre part à l’aventure. « Avant les JO, on avait un peu peur, en tant que Parisiens, qu’il y ait trop de monde ou que ce soit mal organisé. Mais on a vite vu que l’ambiance était très agréable. »explique Nam, qui a acheté des billets avec des collègues pour le Para-Taekwondo après avoir vu à quel point tout se passait bien pendant la quinzaine olympique.

Malgré la rentrée scolaire intervenue entre les deux semaines de compétition, l’enthousiasme était là. « Nous avons dépassé les 2,5 millions de billets vendus »« En 2012, Londres avait fait un peu mieux avec 2,7 millions de billets vendus pour les Jeux paralympiques », a déclaré Tony Estanguet lors d’une conférence de presse dimanche.

Pour beaucoup, les Jeux paralympiques ont été l’occasion de rattraper les occasions manquées aux Jeux olympiques. « Nous n’étions pas là au moment des Jeux Olympiques. On rattrape le retard et le plaisir n’est pas moindre. »Sandra s’enthousiasme. « Nous avons décidé de venir après avoir regardé les Jeux Olympiques à la télévision. Nous avons regretté de ne pas avoir participé en direct, alors nous avons acheté beaucoup de billets pour les Jeux Paralympiques : basket-ball en fauteuil roulant, volley-ball assis, athlétismemoi« ont déclaré Manuella et Laurent, en quittant le Grand Palais.

Lors de sa finale, Antoine Praud a couru devant 70 000 spectateurs lors de la séance matinale, un record d’affluence pour une épreuve de para-athlétisme en France. « Je n’ai jamais couru dans un stade comme celui-ci, aussi plein, avec autant de Français là pour m’encourager même s’ils ne me connaissent pas », a savoura l’athlète.

Audiences record

À la télévision aussi, le public est devenu fou. 45 millions de Français ont suivi les Jeux paralympiques, a indiqué dimanche Tony Estanguet. « Nous avons tiré un premier bilan très positif, tout à fait conforme à nos attentes, peut-être même au-delà, a déclaré le 2 septembre Tiphaine de Raguenel, directrice de la stratégie éditoriale de France Télévisions, qui diffusait pour la première fois l’intégralité des compétitions. Nous avons en moyenne environ 20 millions de téléspectateurs chaque jour sur France 2 et France 3. En moyenne, ils ont regardé près de 2h30 de Jeux Paralympiques depuis le début de la compétition. »

Selon Tiphaine de Raguenel, les Jeux paralympiques ont bénéficié de l’effet domino des Jeux olympiques, qui ont rapporté de très fortes audiences à France Télévisions. « Les gens sont très heureux de retrouver la ferveur qu’il y avait lors des JO. » Le pic d’audience a été atteint samedi soir : 5,3 millions de téléspectateurs ont suivi la victoire des Bleus en cécifoot en finale contre l’Argentine, selon France Télévisions.

Circulation fluide dans les transports en commun…

Avec la rentrée scolaire, le retour des vacances et les Jeux paralympiques, certains s’attendaient à vivre l’enfer dans les transports en commun. Finalement, aucun problème majeur n’a été signalé. « Au début des Jeux Paralympiques, le 28 août, nous étions revenus à un rythme élevé, avec une augmentation de 15% de l’offre de mobilité, rappelle à franceinfo Mobilités Ile-de-France. Depuis le lundi 2 septembre, nous sommes « Les festivités sont revenues à un niveau normal de fréquentation avec 9 millions de validations quotidiennes, soit 5 millions de voyageurs. Cela mélange à la fois les Parisiens et les spectateurs qui se rendent aux événements. »

…mais un net retard en termes d’accessibilité

Il reste cependant un point noir dans le transport mis en place pendant les Jeux : tout le matériel n’ont pas relevé le défi de l’accessibilité pour les personnes handicapéesmalgré les investissements des dernières années. « Nous accorderons une attention particulière aux personnes handicapées » pendant les Jeux paralympiques, a promis Valérie Pécresse, présidente de la région et d’Ile-de-France Mobilités, lors d’un point de presse organisé deux jours avant la cérémonie d’ouverture de ces Jeux.

Loin des promesses d’accessibilité, Franck Maille, ancien médaillé paralympique et membre de l’APF France Handicap, a par exemple mis 2h30 depuis Nanterre (Hauts-de-Seine) pour rejoindre sa place dans les tribunes pour la cérémonie d’ouverture. Le parcours du combattant qu’il a vécu, comme des milliers d’autres personnes à mobilité réduite, déficientes visuelles ou auditives venues à Paris pour les épreuves, montre qu’il reste encore beaucoup de chemin à parcourir.

Sécurité assurée

Pour ce deuxième acte des Jeux, les autorités françaises avaient réajusté le dispositif, avec 25 000 policiers et gendarmes, 10 000 agents de sécurité privée et 8 000 militaires de l’opération Sentinelle. Soit près de la moitié des effectifs déployés lors des Jeux olympiques. Enfin, unAucun incident majeur n’a été signalé, ni pendant la cérémonie d’ouverture, qui reste le défi majeur, ni après.

« Il y avait un peu de crainte au début car nous étions moins nombreux que lors des Jeux Olympiques, mais les risques potentiels en termes de terrorisme étaient toujours présents. Mais dans l’ensemble, les choses se sont très bien passées lors des Jeux Paralympiques », assure Thierry Clair, secrétaire général de l’Unsa police, à franceinfo. Il y a eu quelques vols à l’arraché, quelques vols d’hôtels, mais rien de plus. Notre mission était de prévention, répression et dissuasion ; et cela a fonctionné, il faut le dire.

Comme pour les athlètes, c’est aussi l’heure du départ pour les policiers venus à Paris pour les Jeux. «  Les collègues rentrent chez eux lundi, ils reprendront leurs services habituels », explique le syndicaliste.



francetvinfo

Malagigi Boutot

A final year student studying sports and local and world sports news and a good supporter of all sports and Olympic activities and events.
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