Les clients pourront retirer leurs livres dans « plus de 2 500 » points de collecte en France.
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La filiale française du géant du commerce en ligne Amazon a annoncé mardi 5 novembre 2024 mettre en place, via ses consignes automatisées, une solution de livraison gratuite de livres, qu’une loi cherchait à interdire. Depuis octobre 2023, Amazon.fr et les autres vendeurs en ligne doivent facturer un minimum de 3 euros pour la livraison du livre, pour toute commande inférieure à 35 euros.
La loi du 30 décembre 2021 relative à l’économie du livre prévoit que la livraison des livres neufs « ne peut en aucun cas » être libre, « sauf si le livre est récupéré dans une librairie« . Cette loi vise à inciter les Français à acheter leurs livres dans une librairie ou autre point de vente. Elle a été contestée par Amazon devant la justice administrative, qui a demandé l’avis de la Cour de justice de l’Union européenne.
Sans attendre cet avis, Amazon a trouvé une solution qu’il estime conforme aux textes en vigueur. « Pour leurs commandes de livres, les clients peuvent désormais choisir la livraison gratuite dans un vaste réseau de plus de 2 500 points de collecte dans toute la France. Cette option est disponible pour une sélection de points de collecte situés dans des commerces vendant notamment des livres. a-t-il déclaré dans un communiqué.
Ces points de retrait sont des consignes automatisées généralement situées dans la galerie commerciale des supermarchés, ou des comptoirs en caisse ou à l’accueil de divers commerces, principalement « Plus de 70 % de ces points de collecte sont situés en zone rurale ou dans des petites villes. » Amazon a précisé, donnant des exemples de supermarchés dans le Cher, les Côtes-d’Armor, l’Oise ou le Var. «Nous sommes ravis d’offrir aujourd’hui aux lecteurs cette nouvelle option de livraison pratique et rentable.»a indiqué la responsable du livre d’Amazon.fr, Géraldine Codron, citée dans un communiqué.
Interrogé par l’AFP sur cette offre, le Syndicat français de la librairie (SLF), organisation professionnelle des libraires indépendants, s’est dit sceptique quant à sa légalité. « On peut se poser beaucoup de questions. Un vestiaire est-il un commerce ? Suffit-il d’être dans l’enceinte d’un hypermarché pour satisfaire aux termes de la loi ? », a affirmé le délégué général Guillaume Husson. « Amazon est un acteur sans foi ni loi, qui s’en prend à un texte soutenu par le gouvernement et voté à l’unanimité des parlementaires »il a ajouté.