Alstom : Pour se désendetter, Alstom va augmenter son capital d'environ 1 milliard d'euros
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Alstom : Pour se désendetter, Alstom va augmenter son capital d’environ 1 milliard d’euros

Alstom : Pour se désendetter, Alstom va augmenter son capital d’environ 1 milliard d’euros

(BFM Bourse) – L’équipementier ferroviaire a réussi à réduire de près de deux sa consommation de trésorerie, à 557 millions d’euros. Mais le groupe a décidé, pour renforcer son bilan, de prévoir une augmentation de capital de 1 milliard d’euros qui s’accompagnera de plusieurs émissions de dette hybride.

Le marché sait désormais ce qu’Alstom envisage de se désendetter. Après avoir dépensé plus d’un milliard d’euros de liquidités au premier semestre de son exercice 2023-2024, le groupe a prévenu qu’il lui faudrait prendre diverses mesures (cessions d’actifs, appels au marché) pour libérer deux milliards d’euros. euros et se désendetter. L’objectif est de préserver sa note de crédit « Baa3 » (la dernière dans la catégorie investissement), note menacée par un abaissement de la note de l’agence Moody’s.

Restait à savoir dans quelle mesure Alstom comptait utiliser chacun des leviers à sa disposition pour débloquer ces deux milliards d’euros. Et ainsi potentiellement connaître la dilution que subiront ses actionnaires.

Cela a été fait ce mercredi. A l’occasion de la publication de ses résultats pour l’ensemble de l’exercice 2023-2024, clos en mars dernier, l’équipementier ferroviaire a détaillé son plan de désendettement.

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Une augmentation de capital plus importante que prévu

Le groupe compte débloquer 700 millions d’euros via des cessions d’actifs, un montant qui inclut notamment les 630 millions d’euros issus du projet de vente à l’allemand Knorr-Bremse AG de certaines activités de signalisation en Amérique du Nord. Alstom avait précédemment indiqué viser un chiffre d’affaires compris entre 500 millions et 1 milliard d’euros et Deutsche Bank avait jugé en mars que le groupe conserverait le plafond de cette fourchette.

Alstom compte également lever 750 millions d’euros via une émission obligataire hybride, c’est-à-dire un titre à mi-chemin entre une obligation et une action, et qui sera donc potentiellement synonyme de dilution pour les actionnaires. Cette émission devra être lancée au plus tard fin septembre sous réserve de l’approbation de l’Autorité des marchés financiers (AMF).

Reste l’augmentation de capital, qui s’élèvera à terme à environ 1 milliard d’euros et sera également lancée d’ici fin septembre et soumise à l’accord de l’AMF.

Deutsche Bank espérait en mars que ce montant serait inférieur à 750 millions d’euros. HSBC tablait sur 500 millions d’euros en janvier.

La banque publique Bpifrance (qui détient 7,5 % du capital) et la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ) (17,4 %) ont annoncé leur intention de souscrire à cette augmentation de capital au prorata de leur participation. Un consortium de banques s’est également engagé à garantir le solde de l’augmentation de capital, soit 750 millions d’euros.

L’augmentation de capital maintiendra également le droit préférentiel de souscription des actionnaires. A 1 milliard d’euros, cet appel au marché représente environ 17% de la capitalisation boursière de l’entreprise.

« La notation de crédit à long terme Baa3 est réaffirmée par Moody’s et la perspective passera à « stable » suite à la réalisation de l’émission d’obligations hybrides et à l’augmentation de capital », explique Alstom.

Consommation de liquidités limitée

Ces annonces de renforcement du bilan ont été faites alors que le groupe est parvenu à réduire sa consommation de trésorerie sur l’ensemble de l’exercice 2023-2024, clos en mars dernier. Après avoir dépensé 1,119 milliard d’euros de trésorerie au premier semestre, Alstom a au contraire généré un cash-flow positif de 562 millions d’euros au deuxième semestre. Au final, le groupe a brûlé 557 millions d’euros en 2023-2024, soit moins que prévu par les analystes. Selon un consensus établi par l’entreprise, les analystes s’attendaient en moyenne à un flux négatif de 632 millions d’euros.

Concernant ses autres lignes de comptes, le chiffre d’affaires a augmenté de 6,7% à base comparable sur l’ensemble de l’exercice, à 17,62 milliards d’euros. Le résultat opérationnel ajusté s’établit à 997 millions d’euros pour une marge correspondant à 5,7% contre 5,2% l’exercice précédent. Le bénéfice net ajusté est passé de 292 millions d’euros à 44 millions d’euros.

Le consensus tablait sur un chiffre d’affaires de 17,35 milliards d’euros, un résultat opérationnel de 985 millions d’euros et une marge de 5,7%.

A l’issue de cet exercice, le groupe ferroviaire a décidé de ne pas verser de dividende à ses actionnaires.

Pour l’exercice 2024-2025, le groupe a indiqué viser des prises de commandes supérieures à son chiffre, une croissance à données comparables de son chiffre d’affaires de l’ordre de 5% et une marge opérationnelle ajustée de l’ordre de 6,5%. Alstom compte également générer entre 300 millions et 500 millions de cash sur la période.

A la Bourse de Paris, le titre Alstom a réagi avec une énorme volatilité à ces annonces. Le titre a ouvert en baisse de plus de 6%, a gagné 3% peu de temps après et a bondi de 8% vers 9h12.

Julien Marion – ©2024 BFM Bourse

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