Alstom : Pour achever son plan de désendettement, Alstom lance une augmentation de capital d’un milliard d’euros
(BFM Bourse) – L’équipementier ferroviaire a donné le coup d’envoi ce lundi de cet appel au marché, avec l’émission prévue de 76,9 millions d’actions nouvelles au prix de 13 euros par action. Cela reflète une remise de plus de 30% par rapport au prix de vendredi.
Avec une très faible volatilité sur les marchés boursiers et un cours de bourse en hausse de plus de 25 % sur un mois, Alstom a décidé qu’il valait mieux ne pas traîner. L’équipementier ferroviaire a indiqué début mai son intention de procéder à une augmentation de capital de 1 milliard d’euros pour réduire sa dette. Le groupe s’était donné jusqu’à fin septembre pour réaliser cet appel au marché.
Il n’a finalement dû attendre que quelques semaines. Alstom a annoncé ce lundi le lancement de cette augmentation de capital de 1 milliard d’euros via l’émission de 76,86 millions d’actions nouvelles au prix de 13 euros par action. Ce cours reflète une décote de 30,4% par rapport au cours de clôture de vendredi de 18,69 euros.
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Dilution modérée
L’augmentation de capital maintient le droit préférentiel de souscription (DPS) pour les actionnaires existants, ce qui signifie que les titulaires du groupe pourront exercer ce droit pour souscrire par priorité aux actions nouvellement émises, et ainsi éviter d’être dilués.
Chaque actionnaire recevra un DPS par action détenue et devra exercer cinq DPS pour souscrire à une action nouvelle. Les porteurs qui ne souhaitent pas exercer leurs DPS ou seulement partiellement pourront les vendre, puisque les DPS seront cotés du 28 mai au 6 juin sur Euronext. Après cette date, la valeur DPS sera nulle.
En matière de dilution, Alstom indique, à titre d’illustration, qu’un actionnaire détenant 1% du capital du groupe et ne participant pas à l’opération verra sa participation réduite à 0,83%.
La période de souscription des actions nouvelles s’étendra du 30 mai au 10 juin inclus. Les deux principaux actionnaires d’Alstom, soit la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ) et Bpifrance, participeront proportionnellement à leurs participations respectives, ce qui constituera un apport de fonds de 174 millions d’euros pour le premier et de 75 millions d’euros pour le la deuxième.
Cette augmentation de capital constitue le dernier pilier du plan de désendettement d’Alstom de 2 milliards d’euros. La société a également réalisé ou annoncé des cessions d’actifs pour 700 millions d’euros et a émis la semaine dernière une obligation hybride (à mi-chemin entre dette et capital) de 750 millions d’euros. Cet instrument financier est considéré à 50% comme des capitaux propres par l’agence de notation Moody’s.
Défendre la cote de crédit
Rappelons que l’objectif des opérations menées par Alstom reste de maintenir sa notation de crédit dans la catégorie « Investment Grade », qui regroupe les « bons » émetteurs de dette. Moody’s avait annoncé qu’elle relèverait la perspective de la notation « Baa3 » du groupe (la dernière de la catégorie « investment grade ») à « stable », une fois toutes ces opérations réalisées. Pour le moment, la perspective de cette notation est « négative ».
La notation de crédit, pour Alstom, est particulièrement cruciale. « La notation (la cote de crédit, NDLR) est clé en général », expliquait début mai le PDG Henri Poupart-Lafarge aux journalistes. Il s’agit à la fois d’obtenir des coûts de financement moindres sur le marché mais aussi d’avoir plus de « disponibilité de garanties », ces garanties étant exigées par les partenaires dans le cadre des contrats commerciaux.
A la Bourse de Paris, les investisseurs ne sont pas déconcertés par cette annonce. Le titre montait de 5,2% vers 10h40, le marché saluant potentiellement la rapidité de l’opération et la fin de l’incertitude sur son calendrier.
Plus largement, depuis le début de l’année, Alstom a gagné 58% en Bourse, aidé par des annonces rassurantes et des résultats légèrement meilleurs qu’attendus. Le titre a également été porté par des rachats brutaux de « shorts » (ce que l’on appelle un « short squeeze »), c’est-à-dire des investisseurs qui ont vendu le titre à découvert et qui dénouent leurs positions (en rachetant le titre), jugeant que le titre le pire est maintenant passé.
« Alstom reste l’une des valeurs les plus vendues à découvert en Europe et nous nous attendons à ce que cette tendance se poursuive alors que le groupe semble être de nouveau sur la bonne voie en termes de dynamique de flux de trésorerie et de structure de bilan », écrivait Deutsche Bank début mai.
Julien Marion – ©2024 BFM Bourse
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