Alpine lève le voile sur son A390, un modèle qui devrait relancer l’usine de Dieppe en 2025
A chacun son truc Emblème. Alors que Renault présentera, sous ce nom, un concept de berline lors du Mondial de l’Automobile qui s’ouvre lundi 14 octobre à Paris, Alpine, la marque sportive du groupe Losange, dévoile vendredi 11 octobre sa nouvelle silhouette : l’A390_β. Ce véhicule de présentation 100% électrique est opportunément présenté un an avant l’arrivée sur le marché du modèle de série qui s’en inspirera directement. Objectif : susciter l’anticipation chez les amateurs de mécanique « à la française ».
Silhouette très élancée agrémentée de portes antagonistes, signature lumineuse sur toute la largeur de la voiture aussi bien à l’avant qu’à l’arrière, plancher d’habitacle en carbone recyclé ultra léger pour évoquer la vitesse et l’asphalte qu’on le regarde se dérouler sous vos pieds, sans oublier un position assise comme dans un cockpit de F1 et deux géométries de volant disponibles… L’A390 se présente comme un A110 conçu pour accueillir cinq personnes, sans perdre sa sportivité. L’aérodynamisme saisissant de ce « show car » a été travaillé par les équipes Alpine pour peaufiner le style de la marque. « C’est le manifeste esthétique qui annonce l’avenir », estime Philippe Krief, le directeur d’Alpine également en charge de l’ingénierie du groupe Renault.
« L’A390 se conduit comme un A110 »
Le design extérieur du concept est fidèle à 85% à celui du futur modèle de série, précise la marque. À l’exception d’un montant B en tôle et de roues plus petites, « ce que vous voyez est ce que vous obtenez », explique Antony Villain, directeur du design d’Alpine. Mais au-delà du design, Alpine veille à ce que le troisième véhicule de sa gamme offre le plaisir de conduite que les conducteurs attendent d’une voiture de sport. « L’A390 roule comme une A110 », ose promettre Alpine, malgré une masse qui n’a pas encore été communiquée et qui sera sans doute supérieure aux 1102 kg très contenus de la Berlinetta.
Pour compenser ce gain de poids, le véhicule sera plus bas grâce à une batterie sous le plancher et sera équipé de la technologie vector torque (qui consiste à optimiser la répartition du couple entre les différents pneus en temps réel) pour booster sa motricité. A l’image de l’A290 qui arrivera en concession dans les semaines à venir et qui repose sur la plateforme AmpR Small (anciennement CMF-B EV) du groupe Renault, ce nouveau modèle est développé sur la plateforme AmpR Medium, anciennement CMF EV. La future plateforme dédiée à Alpine est encore en développement et sera inaugurée en 2026 pour la nouvelle A110.
Une seconde jeunesse pour l’usine de Dieppe
En attendant le renouvellement du modèle phare de la marque Jean Rédelé, sa version actuelle coexistera avec l’A390 sur les chaînes d’assemblage de l’usine de Dieppe (Seine-Maritime). En activité depuis 1969, ce site industriel qui a assemblé les Alpine A110 et Renault 5 de première génération mais aussi Renault Mégane et Clio en version Sport se cantonne actuellement à la fabrication de l’A110. 4 708 voitures y ont été fabriquées en 2023. Mais l’arrivée prochaine de l’A390, mi-2025, sur une deuxième chaîne d’assemblage dédiée, offrira à l’usine de Dieppe l’opportunité de devenir une véritable usine automobile de volumes.
Le site industriel est actuellement dans une période dite de confidentialité pour mener à bien sa transformation. Le montant des investissements n’est pas communiqué par le groupe Renault, qui construit également deux bureaux industriels et un parking poids lourds. Les carrosseries blanches de l’A390 seront livrées depuis l’usine de Douai (Nord), d’où proviendront également les packs batteries assemblés à partir de cellules livrées par Verkor, à Dunkerque (Nord). Les moteurs électriques proviendront de l’usine de Cléon (Seine-Maritime).
15 000 exemplaires par an
Alpine ne communique pas sur les objectifs de vente de l’A390, mais nos confrères de L’Argus ont révélé que le constructeur souhaitait vendre 15 000 exemplaires par an. « Nous n’avons pas d’ambitions stratosphériques en termes de volume, car il est important que nous entretenions notre image », assure Philippe Krief. Alpine cherche actuellement à se faire une place sur le marché du sport premium, avec l’ambition de dépasser les frontières françaises et même de pénétrer le marché américain en 2027.
Crédit photo : Adrien Cortesi