Alors que Xiaomi lance son Mix Flip, faut-il passer à un smartphone pliable ?
La famille s’agrandit. Xiaomi vient de lancer son Mix Flip en France. Le constructeur rejoint Samsung, Motorola, Honor et OnePlus dans un univers que seul Apple semble encore vouloir ignorer. En attendant un hypothétique iPhone Flip ou Fold, faut-il remplacer son smartphone classique par un modèle pliable ? 20 minutes vous donne matière à réflexion.
« Les smartphones pliables deviendront indispensables et ne constitueront plus une catégorie de niche. » Interrogé par 20 minutes En janvier dernier, TM Roth, le responsable de la téléphonie chez Samsung, en était sûr. Depuis six ans, le constructeur se lance comme un véritable pionnier sur le marché des smartphones pliables. En août dernier, elle a commercialisé ses Galaxy Z Flip 6 et Galaxy Z Fold 6, ses pliables de sixième génération, placés sous le signe de l’IA.
Mais Samsung n’est plus seul dans son royaume. Motorola et son Razr 50 Ultra ; Honor et son Magic V3 ; OnePlus et son Open ; Google et son Pixel 9 Pro Fold se sont joints à la danse. Et dans le ballon pliable, c’est désormais Xiaomi et son Mix Flip qui reprend également la piste !
Flip or Fold : ils se plient en deux
Ce nouveau pliable entre dans la catégorie des « Flip », ces smartphones héritiers des mobiles flip qui s’ouvrent (comme un compact) pour dévoiler, ici, un écran de 6,86 pouces (2 912 x 1 224 pixels) cadencé à 120 Hz, un peu plus grand que cela. du Galaxy Z Flip 6 de 6,7 pouces. L’écran extérieur (où sont placés les deux objectifs photo) l’est également, avec 4,01 pouces, contre 3,4 pouces.
Mais le benjamin de la fratrie s’avance avec un prix (1 300 euros en 512 Go) qui peut prêter à confusion, là où le Z Flip 6 du ténor Samsung est vendu à 1 200 euros à capacité égale. Il est révolu le temps où Xiaomi jouait « changeur de jeu » en proposant des produits à moindre coût ? A priori, oui.
C’est aussi un frein à l’adoption de ces smartphones de dernière génération, surtout quand on s’aventure dans le monde des « Folds », ceux qui s’ouvrent comme un livre.
Les Fold, des mini-tablettes à près de 2 000 euros !
Bien évidemment, leur écran interne est plus grand que celui du Flip et peut être comparé à celui d’une mini-tablette : 7,6 pouces pour Samsung ; 7,92 pouces chez Honor… 8 pouces chez Google ! L’écran du nouvel iPad mini n’est pas loin : 8,3 pouces… Mais vendus environ 1 800 euros en 512 Go, ces smartphones sont bien plus chers que la petite ardoise d’Apple à capacité égale (vendue 1 159 euros en Wifi + Cellulaire) . La comparaison s’arrête là.
Car lors du test, le Fold s’est révélé très pratique pour travailler avec plusieurs fenêtres ouvertes ; regardez des vidéos en déplacement avec un vrai confort de visionnage (avec un format carré qui impose des bandes noires en haut et en bas de l’image, sauf si vous zoomez !).
On les aime aussi pour prendre des photos en utilisant l’écran interne comme viseur. Car contrairement aux tablettes dont le(s) capteur(s) photo offrent souvent des performances ridicules, les modules photo des smartphones pliables s’apparentent à ceux des smartphones prime. Et leur écran permet également de lire avec un grand confort.
De leur côté, les Flips ont d’autres vertus. Les vidéos au format 16:9 apparaissent crémeuses lorsque le smartphone est placé en mode Paysage. Idem en mode Portrait où cette fois ce sont les vidéos verticales qui trouvent un bel écrin. Rien de tel que de faire défiler histoires jusqu’à ce que la batterie soit épuisée.
Toute l’actualité des smartphones
Mais c’est aussi la simultanéité de l’action permise par ces Flips qui invite à de nouveaux usages, quand on sépare leur écran en deux : d’un côté une vidéo ; de l’autre, des messages pouvant être utilisés en même temps, par exemple. Placés à moitié ouverts (ce que l’on appelle le mode « Flex »), ils sont également très pertinents pour les vidéos : le smartphone peut ainsi être placé ouvert à 90° n’importe où et nous filmer. Ou prenez des photos de nous-mêmes pour des selfies hyper définis en utilisant l’écran externe comme viseur. Les capteurs principaux se chargeront du reste. Et une fois fermé, le Flip retrouve une compacité que beaucoup apprécient. C’est aussi synonyme d’ergonomie : leur petit écran extérieur peut être personnalisé avec les principales applications que l’on souhaite y placer : email, lecteur de musique, appareil photo, fil d’actualité. Pas besoin de déplier le smartphone pour y accéder !
Vitrines technologiques et nouveaux gestes
Qu’ils soient Fold ou Flip, les smartphones pliables permettent d’envisager de nouveaux gestes. En réinventant le monde de la téléphonie, ils sont aussi les vitrines technologiques des constructeurs. De plus, les pliables évoluent encore.
Souvenez-vous : à leur arrivée en 2019, tout le monde s’interrogeait sur le fameux virage de leur écran. Est-ce qu’elle s’est vue ? Était-elle fragile ? Puis ce fut le tour de la charnière. Comment résisterait-il à nos demandes répétées ? Jusqu’à au moins 200 000 ouvertures/fermetures, comme l’indique Samsung ? Ou jusqu’à 500 000, comme le prétend Xiaomi ? Le temps nous le dira.
Reste la question de l’étanchéité. Si, en juillet dernier, Samsung a passé le cap de l’indice de protection IP48 sur sa sixième génération de pliables (résistance aux poussières d’un diamètre supérieur à 1 mm et immersion jusqu’à 1,5 mètre pendant 30 minutes), ses concurrents n’y sont pas encore tous. Alors que le strict minimum est la protection standard IPX8 (résistance à l’immersion jusqu’à 1,5 mètre pendant 30 minutes), Xiaomi n’annonce rien pour son Mix Flip…
Alors qu’en février dernier, Apple a déposé un brevet pour un smartphone pliable qui semble vouloir émerger dans la catégorie Flip, rien n’indique cependant que la marque à la pomme (qui a sans doute moins le goût de l’aventure en téléphonie qu’à une époque !), investira plus ou moins rapidement sur ce marché. Marché qui l’attend pourtant. Sans le seau Apple, le pliable, aussi efficace soit-il, n’a peut-être pas encore toute sa légitimité.