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Alors que les soldes démarrent, l’inflation et les inquiétudes politiques pèsent sur le moral des Français

« Là, on est servis ! » A la veille des soldes printemps-été 2024, mercredi 26 juin, les professionnels du secteur de l’habillement ne cachent pas leur découragement. Depuis le début de l’année, les ventes de vêtements en France ont chuté de 2%, selon l’indice établi fin mai par l’Institut français de la mode (IFM). Sur le seul mois de mai, le chiffre d’affaires enregistré par les distributeurs a plongé de 6% en moyenne, selon l’IFM. « Les ventes ont baissé de 6,9% dans l’habillement et de 11% dans le secteur de la chaussure »complète Emmanuel Le Roch, président de la Fédération pour la promotion du commerce spécialisé, en s’appuyant sur les chiffres établis pour une partie de la distribution spécialisée opérant en France.

Lire le décryptage | Article réservé à nos abonnés Le commerce de l’habillement perd des milliers d’emplois dans l’indifférence

La météo automnale, qui touche une grande partie de la France depuis mars, a affecté les ventes de vêtements d’été, observe Gildas Minvielle, directeur de l’observatoire économique de l’IFM. Et la consommation française évolue toujours sur fond d’inflation, rappelle ce dernier. Car, malgré une stabilisation de la hausse des prix à 2,2% en France en mai, selon l’Insee, les consommateurs continuent de choisir leurs budgets. Et toujours au détriment de l’habillement, un poste de dépense considéré comme secondaire dans de nombreux ménages français.

«Contraint par l’inflation alimentaire»les ménages ont « rationalisé » leurs achats, estime Hélène Janicaud, directrice des études à Kantar. Les articles vestimentaires qui ont fait les frais sont les chaussettes et sous-vêtements (–5,1% en volume) et les T-shirts (–6,5%), selon Kantar. « Tous les réseaux de distribution ont souffert, en 2023, d’une baisse des volumes d’achat, de l’ordre de 2,6% »ajoute Mmoi Janicaud. Et cette tendance – du jamais vu depuis quinze ans – s’est poursuivie au cours des six premiers mois de 2024.

Un contexte politique qui n’arrange pas

Ainsi, ce mercredi 26 juin, les magasins de vêtements regorgent de stocks de vêtements à écouler au plus vite. Les Français profiteront-ils des –50 % à –70 % accordés durant cette période pour renouveler leur garde-robe estivale ? C’est incertain. Une enquête réalisée par OpinionWay auprès de 1 060 personnes les 12 et 13 juin, pour le compte de Mollie, prestataire de services de paiement, révèle que 59 % des Français n’envisagent pas « faire les ventes » cette année. Environ 20 % d’entre eux abandonnent faute de  » ressources financières « .

Lire l’entretien: Article réservé à nos abonnés Philippe Moati, économiste : « La crise de l’habillement pourrait bien s’étendre à d’autres secteurs du commerce »

Et désormais, la conjoncture économique n’est plus le seul vecteur d’incertitude au sein de la gestion des marques. Car le contexte politique depuis la dissolution de l’Assemblée nationale prononcée par le président de la République Emmanuel Macron, le 9 juin, à la suite des élections européennes, pourrait gripper un peu plus la vente des produits manufacturés. « Les élections ne présagent jamais rien de bon pour la consommation »observe M. Minvielle, par expérience, faisant allusion à l’impact attendu sur la confiance des ménages.

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Ray Richard

Head of technical department in some websites, I have been in the field of electronic journalism for 12 years and I am interested in travel, trips and discovering the world of technology.
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