Alors que la santé de Biden suscite des inquiétudes, un tour d’horizon des noms qui circulent pour le remplacer
Le feu des critiques continue de se propager chez les démocrates quant à la capacité de Joe Biden à remporter l’élection présidentielle américaine. Depuis son débat désastreux face à Donald Trump le 27 juin, son aptitude est remise en question au sein même de son propre camp. Des voix chez les démocrates commencent même à lui demander publiquement de jeter l’éponge.
Pour l’heure, la Maison Blanche fait tout ce qu’elle peut pour éviter que le débat sur cette possibilité n’enfle, mais sans succès. Mais qui pourrait le remplacer pour l’élection de novembre ? Tour d’horizon des noms qui circulent.
Kamala Harris
Kamala Harris semble être le choix le plus évident. La vice-présidente, qui est déjà désignée pour succéder à Joe Biden en cas de décès ou d’incapacité de ce dernier, serait très bien placée pour être choisie par les démocrates si le président devait démissionner.
Fille d’un père jamaïcain et d’une mère indienne, elle a été la première femme et la première personne noire à devenir procureure générale de Californie, puis la première sénatrice d’origine sud-asiatique. De sa carrière de juge, elle conserve une réputation de fermeté qu’elle pourrait mettre à profit dans une campagne où les problèmes de criminalité sont au cœur des préoccupations.
Certains progressistes lui reprochent cependant de punir sévèrement les délits mineurs, ce qui a particulièrement touché les minorités. A 59 ans, elle souffre également d’une cote de popularité anémique, ce qui pourrait inciter les démocrates à se rallier à un autre candidat.
Gavin Newsom
Aucune règle ne stipule que le colistier remplace automatiquement le candidat sortant. C’est pourquoi le nom du gouverneur de Californie Gavin Newsom est également mentionné avec insistance.
Le démocrate de 56 ans, ancien maire de San Francisco, dirige depuis cinq ans l’Etat le plus peuplé du pays, faisant de la Californie un sanctuaire du droit à l’avortement. L’homme aux mèches de cheveux soigneusement peignées a, pour l’instant, affirmé que les « conversations » autour de l’état de santé de Joe Biden n’étaient « pas bonnes pour notre démocratie ». Mais il n’entretient qu’un mystère relatif sur ses ambitions présidentielles.
Ces derniers mois, le gouverneur a multiplié les voyages à l’étranger, diffusé des spots publicitaires sans retenue vantant son bilan et investi des millions de dollars dans un comité d’action politique, alimentant les spéculations sur une candidature en 2028. Ou dès 2024 ?
Gretchen Whitmer
Autre candidate démocrate possible : la gouverneure Gretchen Whitmer. Agée de 52 ans, elle est à la tête du Michigan, qui compte à la fois une importante population ouvrière et de larges communautés noires et arabes, toutes autant de clientèles que Joe Biden peine actuellement à séduire. Farouche opposante à Donald Trump, elle est connue pour avoir été la cible d’un complot d’enlèvement par une milice d’extrême droite. L’Etat qu’elle dirige sera l’un des plus disputés pour l’élection présidentielle de novembre, un argument de poids, selon ses partisans, pour la désigner comme candidate du parti.
Josh Shapiro
À 51 ans, le gouverneur de Pennsylvanie, Josh Shapiro, dirige le plus grand swing state, un État dont la couleur politique fluctue en fonction des élections, qui joueront un rôle décisif en novembre.
Avant de prendre ses fonctions en 2022, en battant haut la main un adversaire d’extrême droite soutenu par Donald Trump, il a été élu à deux reprises procureur général de Pennsylvanie. À ce titre, le fonctionnaire a dénoncé les agressions sexuelles commises par des prêtres catholiques sur des milliers d’enfants, et poursuivi le laboratoire Purdue, fabricant du puissant opioïde OxyContin.
Orateur efficace et centriste convaincu, Josh Shapiro s’est donné pour devise de gouverneur : « Get shit done » (faire avancer les choses).
Autres noms
Les noms du gouverneur de l’Illinois, J.B. Pritzker, du gouverneur du Maryland, Wes Moore, et du gouverneur du Kentucky, Andy Beshear, circulent également, mais leurs chances semblent plus limitées pour le moment. Tout comme ceux de la sénatrice Amy Klobuchar ou du secrétaire aux Transports Pete Buttigieg, tous deux anciens candidats à l’élection présidentielle de 2020.