C’est peu dire que l’été ne se déroule pas comme prévu. Après les élections européennes, il a fallu glisser vers des semaines plus insouciantes avec l’Euro de football puis le Tour de France en ouverture et les Jeux Olympiques et Paralympiques en point d’orgue. Les sujets de dispute ne manquaient certainement pas – Saura-t-on se baigner dans la Seine ? Comment se déplacer à Paris ? Mbappé ou Griezmann capitaine ? Giroud, sur le terrain ou sur le banc ? –, mais ils apparaissent désormais mineurs. Même ceux qui n’aiment pas le sport doivent aujourd’hui rater le moment où ces discussions sur la picrocholine promettaient d’être au centre des vacances d’été.
Les compétitions offrent cependant l’occasion de mesurer les aspirations d’une nation, tandis que les enseignements du sport inspirent fréquemment d’autres domaines. En entreprise, nous invitons parfois des coachs sportifs afin qu’ils partagent leur culture de la performance et de la cohésion d’équipe.
Dans le domaine politique, nous gagnerions également à nous inspirer de cette expérience. Ainsi, dans le football, la bonne entente au sein de l’équipe, sur le terrain mais aussi en dehors, est souvent de bon augure : ce qui se traduit par une expression devenue classique. « le groupe vit bien ». Or, si l’on regarde le terrain politique, force est de constater que le groupe Nation française ne vit pas bien, voire pas bien du tout. A l’aube de la campagne législative, le pays est divisé, fracturé de multiples manières.
Au sein même de chaque camp, les attaques les plus fortes visent parfois les partenaires, tandis que les individualités prennent le pas sur le collectif. Sans compter que nous passons plus de temps à critiquer notre adversaire qu’à nous concentrer sur notre propre stratégie. Autant d’erreurs qui, déjà dans le football, sont impardonnables. Mais qui, lorsqu’il s’agit de l’avenir politique du pays, pourrait s’avérer fatal et nous faire chuter au classement des nations championnes de la démocratie. Allez la France !
