S’il assure que ses joueurs ne se focaliseront pas sur Nikola Jokic, Vincent Collet estime néanmoins que cette adversité serbe, mise en valeur par la présence du triple MVP NBA, sera intéressante à plus d’un titre. Notamment sur le mouvement de balle en attaque.
Vincent, tu vas affronter la Serbie ce soir à la LDLC Arena, peut-on dire que tu vas atteindre un vrai niveau de compétitivité face à une grosse équipe ?
En dehors du premier match, on n’a que d’excellents adversaires (dans cette préparation). (La Serbie) est l’une des meilleures équipes du monde, hormis Team USA. Je pense qu’ils seront particulièrement forts (aux JO). Après, ils n’ont pas encore joué de match, à part un scrimmage contre les Pays-Bas (victoire 34 points, ndlr) qui ne s’est pas vu. On peut s’attendre à avoir un adversaire très coriace.
Après l’Allemagne, championne du monde en titre, c’est désormais la Serbie, vice-championne du monde, qui retrouve son triple MVP, Nikola Jokic. Que va changer sa présence pour votre duel ?
Personne ne peut arrêter Jokic tout seul. Après, c’est une question de choix. Comme on dit aux États-Unis, il faut choisir son poison. Est-ce qu’on essaie de limiter ses passes décisives ou est-ce qu’on préfère vraiment l’arrêter et le faire faire des passes décisives aux autres ? C’est un choix qui viendra plus tard, disons. Pour l’instant, on va déjà défendre normalement et on verra ce qui se passe. On n’est pas obsédé par Jokic, même si on sait que c’est un joueur exceptionnel. Ce qu’on veut pour l’instant, c’est pouvoir s’opposer et puis, toujours garder (nos principes défensifs). Parce que, même dans un mauvais match, comme celui de lundi, il y a eu de très bonnes séquences défensives. C’est plus en attaque qu’il nous a manqué lundi. Il faut continuer à être solide défensivement. Et puis, contre une défense serbe toujours très bien organisée, on va essayer de mieux faire circuler le ballon que contre l’Allemagne.
« Il nous faut beaucoup plus de percussions »
Pensez-vous que l’absence de Victor Wembanyama lors du dernier match a été, comme nous l’a dit Bilal Coulibaly, « un mal pour un bien », dans le sens où elle a permis aux autres joueurs de briller et à l’équipe d’apprendre à jouer sans lui ?
Ce n’était pas bien. C’était hors de notre contrôle. Mais, oui, à partir du moment où il n’était pas disponible, c’était effectivement une opportunité de pouvoir travailler sans lui. Parce qu’il ne sera pas toujours sur le terrain non plus. Dans ce sens, c’était positif. On a vu pendant quinze minutes qu’on était capable de bien traverser cette situation.
Les joueurs extérieurs n’ont pas encore beaucoup contribué en terme de scoring lors de ces trois matchs de préparation, pensez-vous que l’alchimie se crée petit à petit ?
Je pense surtout que ça prend un peu de temps, il faut quand même continuer à travailler de la même manière et il faut qu’ils s’adaptent. On va faire des choses pour leur en donner un peu plus. Malgré tout, si on veut être très efficace, il faudra que ça vienne de l’intérieur. Après, venir de l’intérieur ne veut pas dire finir à l’intérieur ! On sait aussi que c’est comme ça que nos adversaires nous voient. Les cibles défensives de nos adversaires seront plutôt nos joueurs intérieurs. Si on arrive à leur donner le ballon, il viendra encore plus fermé et quand on fera ressortir le ballon, il y aura de bonnes situations à gérer pour nos joueurs extérieurs. C’est ce qu’on espère. On veut leur faciliter la vie.
Peut-on encore dire qu’ils ont manqué d’agressivité offensivement ?
Oui, globalement, il faut en trouver plus, c’est sûr ! Il faut avoir beaucoup plus d’impact. Et notamment sur les phases de dégagement. Les dégagements de balle ne doivent pas servir uniquement à tirer à 3 points mais au contraire à transmettre rapidement le ballon et à réattaquer, à attaquer.
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