Un survivant d’Auschwitz a annoncé jeudi qu’il voulait rendre sa décoration de l’ordre de mérite en Allemagne en signe de protestation contre l’alliance sans précédent depuis 1945 dans ce pays entre les conservateurs et l’extrême à droite lors d’un vote au Parlement. Un rapprochement qui a suscité une forte controverse dans un pays où les partis traditionnels ont jusqu’à présent refusé toute coopération avec l’extrême droite.
« Je crains que l’histoire ne se répète pas », a déclaré le survivant de la Shoah, l’AFP, l’Allemand Albrecht Weinberg, qui aura 100 ans en mars et est retourné vivre dans son pays d’origine après avoir passé plus de 60 ans aux États-Unis États.
« Ce que j’ai vécu dans ma jeunesse était très dangereux et horrible »
Mercredi, les conservateurs et le parti à l’extrême droite de l’AFD ont combiné leurs voix pour adopter étroitement un mouvement non lienant mais avec une valeur symbolique élevée visant à durcir la politique de migration. Depuis la Seconde Guerre mondiale, les parties traditionnelles modérées allemandes avaient toujours exclu la coopération avec l’extrême droite au niveau fédéral, une règle qu’ils appellent le « cordon de santé ».
« Ce que j’ai vécu dans ma jeunesse était très dangereux et horrible », a déclaré Albrecht Weinberg. Quarante membres de sa famille sont décédés par le régime nazi. En 2017, il avait reçu la croix de l’ordre du mérite allemand – la plus haute récompense du pays – parce qu’il se rend régulièrement dans les écoles et les lycées pour raconter les persécutions subies par sa famille et lui-même pendant le Troisième Reich.
Angela Merkel castige une « erreur » de son propre parti
Le vote de mercredi au Bundestag, qui marque un tournant dans la campagne électorale allemande avant l’élection du 23 février, a eu lieu quelques heures avant les commémorations du 80e anniversaire de la libération du camp d’Auschwitz. L’ancienne choeur Merkel est sortie de sa réserve habituelle, ce jeudi, pour fustiger son propre parti conservateur.
Rappelant au président des démocrates chrétiens (CDU), Friedrich Merz, favori des sondages pour devenir le prochain chancelier, qu’il avait lui-même proposé un pacte pour éviter de former les majorités avec l’alternative d’extrême droite pour l’Allemagne (AFD), Angela Merkel a décrit Sa décision de retourner à cette promesse comme « erreur ».
Un tabou brisé en Allemagne
L’ancienne conservatrice Chancellius, qui a dirigé l’Allemagne pendant 16 ans (2005 à 2021) en remportant quatre élections législatives consécutives, a estimé dans un communiqué qu’il était « faux » de « permettre, fermé, une majorité avec la voix de l’AFD pour la première Temps pendant un Bundestag allemand.
Elle a appelé à la place d’une collaboration de « tous les partis démocrates, au-delà des frontières politiques (…), sans manœuvres tactiques, mais d’une manière honnête, modérée dans le ton et sur la base du droit européen en vigueur ».
Le vote de mercredi au Bundestag a en effet rompu un tabou dans une Allemagne qui, en raison de son passé nazi, semblait si moins sensible aux sirènes de l’extrême droite que les autres pays européens, l’Italie et les pays -bus en particulier, ou l’Autriche voisine .