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Allemagne : le marché automobile déprimé par l’électrique – 08/05/2024 à 14:26

(AFP / THOMAS KIENZLE)

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Le marché automobile allemand a vu ses ventes reculer à nouveau en juillet, plombées par le secteur électrique qui continue de s’effondrer après la fin des tarifs subventionnés, selon les chiffres publiés lundi.

Au total, 238 263 voitures ont été immatriculées en Allemagne, soit 2,1 pour cent de moins qu’un an plus tôt, a indiqué l’Agence fédérale de l’automobile (KBA) dans un communiqué.

Le marché a été affecté par une baisse de 36,8% des ventes de modèles 100% électriques par rapport au même mois en 2023.

Il s’agit de la sixième baisse consécutive pour ce segment.

De leur côté, les ventes de voitures hybrides ont continué de progresser (+18,4%). Les ventes de voitures diesel et essence ont augmenté respectivement de 1,4% et 0,1%.

Ce recul des véhicules électriques est lié à la décision du gouvernement allemand en décembre 2023 de mettre fin quasiment du jour au lendemain à son programme d’aide à l’achat de véhicules électriques, en raison de contraintes budgétaires.

En conséquence, les voitures électriques ne représentaient que 13 % des immatriculations en juillet, en forte baisse par rapport à la moyenne de 2023, qui était de plus de 18 %.

Ce déclin remet en question l’objectif du gouvernement allemand d’avoir 15 millions de voitures électriques sur les routes d’ici 2030.

En quelques années, ces modèles ont capté 14,6 % des parts de marché européennes en 2023. Mais ils restent cantonnés aux segments supérieurs vendus autour de 40 000 euros pour des modèles comme la VW ID.3 ou la Tesla Model 3.

Les fabricants ont du mal à développer des modèles d’entrée de gamme, ce qui rend difficile d’atteindre une clientèle plus large.

Cette chute des véhicules électriques pourrait s’intensifier avec l’augmentation des droits de douane sur les voitures électriques chinoises par la Commission européenne, a prévenu la Fédération allemande des constructeurs internationaux d’automobiles (VDIK).

« Si les BEV (véhicules électriques à batterie) deviennent significativement plus chers à l’avenir en raison de l’introduction de tarifs supplémentaires, cela signifiera un nouveau pas en arrière pour l’essor de la mobilité électrique », a-t-il déclaré dans un communiqué lundi.

A cela s’ajoutent « les ralentissements économiques, les crises et les guerres » qui menacent les perspectives du secteur automobile, analyse Jan Miller, expert chez EY.

L’activité dans la première économie européenne a chuté de 0,1% au deuxième trimestre et l’inflation s’est accélérée en juin, augmentant de 0,1 point de pourcentage à 2,3%, selon les chiffres officiels publiés la semaine dernière.

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