Dietmar Woidke, le ministre-président sortant du Brandebourg, semble avoir réussi son pari en faisant des élections régionales du 22 septembre une sorte de référendum sur sa personne. Le SPD, son parti – crédité de plus de 31% (+ 5%) – semblait en mesure de battre de justesse l’Alternative pour l’Allemagne (AfD, extrême droite, 30%, + 6,3%), selon les premières estimations sorties des urnes.
L’AfD enregistre une nouvelle hausse mais ne parvient pas à répéter sa performance de 1euh Le SPD a remporté les élections régionales en septembre en Thuringe. Après plus de trente-cinq ans de règne ininterrompu depuis la réunification, le parti a réussi à conserver son avance dans son fief.
Conscient de l’effondrement de la popularité du gouvernement fédéral, le ministre-président avait expressément interdit au chancelier de participer à la campagne du Brandebourg. Il était même allé jusqu’à personnaliser le vote en présentant l’arrivée du SPD en tête comme la seule condition de sa propre réélection.. « Qui veut Woidke, vote SPD », proclamait-on sur ses affiches. Les gains du SPD ne devraient cependant pas faciliter la formation d’un nouvel exécutif, excluant l’extrême droite.
La CDU et les Verts subissent de graves revers
Les deux partenaires des sociaux-démocrates au gouvernement régional sortant, la CDU et les Verts, subissent en effet des revers importants. Le passage de la CDU sous la barre des 12% (-3,8%) est notable. Mais les Verts reculent de près de 6%, crédités d’un score approchant la barre qualificative de 5%.
Ils étaient donc menacés d’être privés de toute représentation au futur Landtag, à moins d’obtenir au moins un député « directement élu » dans une circonscription qui, selon le code électoral local, leur permettrait de conserver leur droit à la représentation proportionnelle.
S’il était trop tôt au moment d’écrire ces lignes pour savoir si les Verts parviendraient d’une manière ou d’une autre à intégrer l’assemblée du Land-Région, les chances de reconstituer une majorité absolue avec les trois partis de cette très large coalition sortante (SPD/CDU/Verts) semblaient pour le moins fragiles.
La seule bouée de sauvetage serait un accord avec le parti de Sarah Wagenknecht (BSW). Arrivé en 4et Avec plus de 12% des voix, le BSW est l’autre grand gagnant du scrutin. Né d’une scission avec Die Linke, ce parti populiste-souverainiste affiche une ligne anti-immigration prononcée. Au point de revendiquer une « externalisation des demandes d’asile » comme tente de le démontrer l’Italienne Giorgia Meloni avec l’Albanie.
Banalisation du rejet de l’immigration
Dans une Allemagne qui ferme ses frontières et accélère les expulsions de réfugiés, la question ne devrait pas poser de problème. BSW a prospéré, une fois de plus en absorbant les voix de Die Linke, lui aussi menacé de disparaître du Landtag avec seulement 3,8% des voix (-7%).
La négociation s’annonce dure, car la tête de liste de l’Alliance Wagenknecht dans le Brandebourg, Robert Crumbach, a déclaré qu’il pourrait envisager de voter au cas par cas des textes d’extrême droite lorsqu’ils lui paraîtraient « raisonnable » (sic).
Terrible constat que celui de l’AfD, talonnée par le SPD dans son fief, qui prolifère sur la banalisation du rejet de l’immigration. Mais surtout sur cette machine à fabriquer du mal-être social que constituent les super-mesures d’austérité appliquées par le gouvernement fédéral tripartite (SPD/Verts/Libéraux), en vertu d’un « frein à l’endettement » qui n’autorise pas plus de… 0,35% de déficit public.
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