La Française, qui prendra sa retraite professionnelle après ce Roland-Garros, débutera son tournoi mardi contre la numéro 8 mondiale Qinwen Zheng.
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Alizé Cornet, c’est l’histoire d’un contraste : la Française est détentrice du record du nombre de Grands Chelems joués consécutivement, 69… sans en gagner aucun. Sa régularité au plus haut niveau n’a jamais été récompensée dans un Majeur, malgré un quart de finale en Australie en 2022, son meilleur résultat. Dix-neuf ans après sa première participation à Roland-Garros, en 2005, alors qu’elle n’avait que 15 ans, la Niçoise va fermer un long chapitre au terme de la quinzaine parisienne.
Elle affronte mardi 28 mai la numéro 8 mondiale Qinwen Zheng, pour ce qui pourrait être le dernier match de sa carrière, puisqu’elle a annoncé que le tournoi de Paris serait son dernier, à 34 ans. Pour symbole, il y a deux ans, la Française a dû abandonner le match contre les Chinois, en raison d’une blessure. Malmenée par le public français qui ne lui a pas pardonné cet abandon, Alizé Cornet lui a également reproché.
En conférence de presse, elle est revenue sur sa relation privilégiée avec le public français : «Le public de Roland-Garros n’est pas de tout repos. J’ai eu de grands moments de solitude sur les courts et de grands moments de joie. C’est un peu une relation… Je n’ai pas de mots qui me viennent à l’esprit. C’est un public toujours prêt à sauter sur l’occasion pour manifester son mécontentement, s’exprimer, être parfois un peu dans le pétrin… Je n’ai plus les mots ! »
« Je suis heureux d’être arrivé à ce moment où je peux enfin faire mes adieux devant mon public et ma famille. Roland-Garros, c’est une grande histoire d’amour qui n’a pas toujours été facile.
Alizé Corneten conférence de presse à Roland-Garros
Un peu comme elle finalement. On se souvient d’Alizé Cornet pour ses coups de gueule mémorables sur le court, notamment contre ses entraîneurs, mais aussi pour sa générosité sans limite raquette à la main.
Le 106e mondial ne marquera pas le tennis français avec un palmarès extrêmement étoffé – seulement six tournois remportés, un meilleur classement mondial à la 11e place, une victoire surprise contre Iga Swiatek à Wimbledon en 2022 et un quart de finale à l’Open d’Australie. la même année.
C’est avec l’équipe de France qu’Alizé Cornet a été la plus prolifique : une Hopman Cup en 2014 avec Jo-Wilfried Tsonga et une Fed Cup en 2019, pour laquelle elle n’est pas entrée en jeu en finale.
✨1000 MATCHS, 𝐇𝐈𝐒𝐓𝐎𝐑𝐈𝐐𝐔𝐄 ✨
*WTA/Grand Chelem | @alizecornet pic.twitter.com/ECOczrlsaG
– FFT (@FFTennis) 17 mai 2024
Totalement, Alizé Cornet n’a jamais caché ses sentiments, ni le découragement que provoque parfois cette carrière de sportive de haut niveau : « L’adrénaline de cette émotion, l’adrénaline des matchs. (…) Paradoxalement, c’est aussi ça qui ne me manquera pas : quand on vit ça à l’extrême aussi longtemps, une grande lassitude s’installe. C’est bien de faire le yo-yo pendant quelques années, mais depuis 20 ans, c’est très exigeant psychologiquement. »
Même si elle avoue que jouer au tennis va lui manquer, Alizé Cornet assure qu’elle se battra jusqu’au dernier ballon : « Lors de mes derniers matches, j’essaie de me dire que j’ai besoin d’être plus libéré, mais je n’y arrive pas. Quand on fait ça depuis 20 ans, cette envie de gagner me rattrape toujours. Il n’y aura pas eu un moment dans ma carrière où j’aurais joué détendu, sans me soucier du résultat. Ce n’est pas qui je suis« , analysait-elle après l’Internationale de Strasbourg mi-mai.
La compétitrice, c’est aussi ce qui caractérise Alizé Cornet. La Française s’est présentée blessée pour ce fameux match contre Qinwen Zheng en 2022. Elle ne voulait pas baisser les bras : «Je ne pouvais pas me déplacer sur le terrain, je le savais déjà avant de rentrer à la maison. Après j’ai essayé, parce que c’est ma nature », » a-t-elle confié après son abandon.
Et après ? Si la 106e mondiale s’est lancée en parallèle dans une carrière d’auteur – avec un premier roman publié en 2023 -, elle n’envisage pas de rester trop longtemps à l’écart du tennis : « Je n’ai jamais caché que, dans le futur, j’aimerais être capitaine de l’équipe de France de Coupe Billie Jean King. Alors peut-être qu’on me reverra sur le terrain.«