Santé

Alimentation, cosmétiques… Comment un mode de vie sain peut contribuer à réduire le risque de cancer du sein

Les chiffres sont effarants : une femme sur huit développe un cancer du sein au cours de sa vie. Une maladie dont le diagnostic bouleverse la vie des patients, et nécessite des traitements approfondis allant de la chirurgie à la chimiothérapie, en passant par la radiothérapie.

Et si le cancer du sein est lié à certains facteurs comme l’âge ou l’hérédité, il est, comme tous les cancers, associé à des facteurs de risque liés à nos modes de vie. Ainsi, 40 % des cancers sont liés à notre mode de vie, et sont donc évitables, soulignait déjà en 2018 une étude du Centre international de recherche sur le cancer (Circ).

Nos habitudes de vie jouent donc un rôle déterminant, et peuvent augmenter ou réduire les risques de développer un cancer. A l’occasion d’Octobre Rose, mois de sensibilisation au cancer du sein, 20 minutes vous propose des mesures pour réduire les risques de cancer du sein liés à nos modes de vie.

Prenez soin de votre alimentation

Comme le rappelle le ministère de la Santé, « avoir une alimentation équilibrée et variée permet de rester en bonne santé et d’améliorer sa qualité de vie ». Cela permet de réduire le risque de développer des maladies métaboliques comme le diabète, l’obésité, mais aussi certains cancers, dont le cancer du sein. Bien manger, c’est veiller à adopter une alimentation riche en fruits et légumes voire en protéines (végétales et/ou animales), pour combler nos besoins nutritionnels et apporter une énergie de qualité à l’organisme.

Et compte tenu du risque de cancer, s’il y a un aliment à limiter, c’est bien le sucre, notamment les produits riches en sucres ajoutés, souvent ultra-transformés, dont la consommation est associée à un risque accru de développer un cancer du sein. Ainsi, « des études réalisées au sein de la cohorte NutriNet-Santé, sur plus de 100 000 personnes, ont suggéré des associations entre la consommation de sucre simple, celle de boissons et produits sucrés ainsi que la charge glycémique et un risque accru de cancer. , notamment les cancers du sein », prévient l’INRAE, l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement. Et le sucre est omniprésent : si on le retrouve évidemment dans les sodas, bonbons et autres biscuits, on le retrouve également dans les plats préparés, les sauces et même dans la charcuterie industrielle.

De plus, une alimentation équilibrée et variée réduit le risque de développer un surpoids et une obésité. Or, « le surpoids (IMC entre 25 et 29,9) et l’obésité (IMC de 30 ou plus) augmentent le risque de cancer du sein chez les femmes ménopausées », souligne l’Institut national du cancer (INCa).

Déplacez-vous régulièrement

Et pour améliorer durablement votre hygiène de vie, nous prêtons également attention à l’autre moitié du slogan « manger bouge » du Programme National Nutrition Santé (dit PNNS). Bouger, c’est-à-dire pratiquer une activité physique régulière, est donc un aspect essentiel de notre bonne hygiène de vie pour prévenir le cancer, notamment le cancer du sein.

Comment ? « Plusieurs mécanismes permettent aujourd’hui d’expliquer l’impact positif de l’activité physique sur un organisme atteint d’un cancer », répond l’Inserm. On sait que les cellules cancéreuses se multiplient et induisent une augmentation de la taille de la tumeur, notamment sous l’influence de différentes hormones comme les œstrogènes, l’insuline ou encore les adipokines. Or, ces hormones sont émises en partie par les tissus adipeux. En contribuant à réduire la masse de graisse abdominale, l’activité physique peut donc entraîner une baisse du taux de ces hormones et ralentir la croissance des cellules tumorales. L’impact bénéfique de l’activité physique est particulièrement important sur les cancers hormono-dépendants, notamment le cancer du sein, de l’endomètre ou encore de la prostate. De plus, l’activité physique a également des effets positifs sur le système immunitaire, avec une réduction de l’inflammation qui contribue également à ralentir la croissance des tumeurs.

Perdre de la masse grasse est donc bon pour prévenir le cancer, tout comme la construction musculaire. « Des études expérimentales ont également montré que les muscles sont capables de produire des substances appelées myokines ayant une activité anti-tumorale dans les cancers du côlon et du sein », poursuit l’Inserm. Réduire la masse grasse au profit de la masse musculaire en pratiquant une activité physique peut donc s’avérer bénéfique.

Haro sur l’alcool et les cigarettes

Nous savons que l’alcool augmente le risque de développer des maladies du foie et que le tabac augmente le risque de développer un cancer du poumon, de la langue et même de la gorge. Mais ce n’est pas tout. On le sait moins, mais le tabac et l’alcool sont aussi des facteurs de risque de cancer du sein, d’où l’importance de les arrêter, ou du moins de réduire au maximum leur consommation.

En pratique, « la consommation de boissons alcoolisées augmenterait le taux d’œstrogènes, qui jouent eux-mêmes un rôle important dans le développement des cellules cancéreuses du sein », explique l’INCa. Et ce, même à dose relativement faible : « l’augmentation du risque de cancer du sein est significative à partir d’une consommation moyenne d’un verre par jour », insiste l’INCa. Des études de référence attribuent 15 % des cancers du sein à une consommation régulière, même modérée, d’alcool.

De même, « des études récentes ont montré que les femmes exposées au tabagisme passif – celles de leur entourage qui consomment du tabac – avaient un risque de cancer du sein plus faible que celles exposées au tabagisme actif – qui consomment elles-mêmes du tabac, ajoute l’INCa, mais toujours supérieur au risque ». des femmes n’ayant jamais été exposées au tabac. La cigarette constitue ainsi un « risque supplémentaire (…) de 16 % » de développer un cancer du sein, selon Laure Dossus, co-auteure d’une étude Inserm sur le tabagisme et le cancer du sein.

Regardez la composition de votre déodorant

C’est un débat qui agite la communauté scientifique depuis de nombreuses années : les déodorants contenant des sels d’aluminium sont-ils susceptibles d’augmenter le risque de cancer du sein ? Utilisés pour leurs propriétés anti-transpirantes, les sels d’aluminium entrent dans la composition de nombreux déodorants que l’on retrouve dans les rayons des supermarchés et des pharmacies.

Pourtant, de nombreuses études scientifiques remettent en cause cette substance et son caractère cancérigène. Parmi elles, une étude réalisée par des chercheurs suisses, et publiée en 2021 dans la revue Revue internationale des sciences moléculairesselon lesquels « les recherches menées montrent que l’aluminium altère l’ADN des cellules de manière équivalente à celles des substances cancérigènes reconnues et confirme ainsi son potentiel cancérigène », préviennent les auteurs.

DONC ? « Les dernières évaluations scientifiques ont conclu que les déodorants ne présentent pas de danger pour la santé aux concentrations actuellement sur le marché », rassure l’INCa. En mars 2020, le Comité scientifique pour la sécurité des consommateurs de l’Union européenne a estimé « sans danger l’utilisation de l’aluminium dans les antitranspirants, dentifrices et rouges à lèvres aux concentrations habituelles des formules commercialisées » (soit moins de 10,60 % pour les sprays et 6,25 % pour les autres, seuils supérieures à celles trouvées dans les produits du marché).

Mais au nom du principe de précaution, de nombreuses femmes ont déjà abandonné ces déodorants anti-transpirants aux sels d’aluminium au profit de produits qui en sont exempts.

Ray Richard

Head of technical department in some websites, I have been in the field of electronic journalism for 12 years and I am interested in travel, trips and discovering the world of technology.
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