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alerte sur les startups industrielles de la French Tech

alerte sur les startups industrielles de la French Tech

Les startups industrielles serrent les dents. Start Industrie, association représentative des startups industrielles, publie son baromètre intitulé «Startups et scaleups industrielles françaises : moral, perspectives et financements« . Et les calculs ne sont pas bons. Plus d’une entreprise sur deux dispose de moins de six mois de trésorerie. 50% éprouvent des difficultés à lever des fonds. Une vague de faillites risque de frapper les startups industrielles.

« Ce baromètre permet de recueillir des informations sur le terrain et d’objectiver un sentiment qui se diffuse depuis quelques temps. Mais c’est assez inquiétantnote Jean-Philippe Thierry, vice-président et co-fondateur de Start Industrie. « Il y aura des échecs, c’est une certitude.»

L’allongement des cycles de collecte de fonds augmente le risque d’échecs

Dans le détail, 22 % des startups et scale-up industrielles disposent de moins de trois mois de trésorerie. Près de 30 % disposent de liquidités pour tenir entre trois et six mois. Près des trois quarts des entreprises étaient à la recherche de nouveaux financements l’an dernier et tenteront à nouveau de lever des fonds l’année prochaine, dans un contexte qui peine à se détendre.

L’allongement des cycles de collecte de fonds peut expliquer ces chiffres. « Il faut mettre en perspective la durée de la levée de fonds avec l’état de la trésorerie. Les discussions pour conclure des accords s’allongent et exercent une pression sur la trésorerie des entreprises», explique Jean-Philippe Thierry. « Certaines procédures de sauvegarde concernent des entreprises qui ont engagé un processus de levée mais les discussions s’éternisent et cela met sous pression la trésorerie des entreprises.

Le risque est alors évidemment très important pour les entreprises. « Les startups n’ont plus la possibilité de payer leurs fournisseurs, de faire fonctionner leurs machines, de payer leurs salariés… On arrive alors au stade juridique.» Ce cercle vicieux pourrait à terme conduire à une baisse des investissements et «au gel des embauches, c’est notre grande crainte», insiste Jean-Philippe Thierry.

Des entrepreneurs résilients

Toutefois, les startups industrielles restent un moteur pour notre pays en termes de réindustrialisation et de souveraineté. Selon le baromètre Start Industrie, elles représentent 30 % des créations d’emplois générées par les startups françaises. 30 à 40 % des usines ouvertes chaque année dans la région le sont par des startups et des scaleups.

Certes, ce sont des start-up qui nécessitent des investissements plus importants sur une période plus longue. Mais pas forcément plus risqué. « Il faut encourager le modèle des accords d’offtake comme pour Verkor. Ils disposent d’un deal-flow assuré qui garantit, une fois l’usine opérationnelle, les commandes. Avoir des clients qui s’engagent suffisamment tôt sur les commandes rassure les investisseurs et nous permet d’entrer sereinement dans la phase d’industrialisation.

Autre menace pour les startups industrielles : le budget 2025. Le projet de loi de finances, toujours en discussion entre les deux chambres du Parlement, pourrait réduire certains dispositifs de soutien à l’innovation comme le CIR, la JEI et la CII. « C’est la triple punition !», pour Jean-Philippe Thierry. « On pourrait maintenir les entreprises à flot en ne touchant pas au CIR et à la CII», insiste le vice-président de Start Industrie. 85% des fondateurs de ces entreprises considèrent que les conditions de financement se sont dégradées ces derniers mois. « Si l’on modifie ces mesures à la baisse, la situation des startups et scaleups industriels sera encore plus menacée.»

Pour autant, les entrepreneurs à la tête de ces jeunes pousses restent positifs. Près de 70 % d’entre eux se disent confiants quant à l’avenir de leur entreprise dans les douze prochains mois.

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